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La caisse maladie Assura va reverser 30 millions à ses assurés

La caisse maladie Assura sort d’une année 2018 favorable qui lui permettra de reverser une partie de ses bénéfices aux assurés de dix cantons, dont trois romands. Le groupe vaudois a dégagé un résultat net de 61,9 millions de francs, les prestations ayant augmenté dans une moindre mesure que les primes par rapport à 2017.

16 mai 2019, 17:27
Bonne nouvelle pour les assurés d'Assura.

Ainsi, un demi-million de personnes, sur le million d’assurés que compte la caisse, recevront d’ici la fin de l’année une «rétrocession» qui s’élèvera entre 40 et 100 francs par adulte, selon les cantons, a annoncé Assura jeudi devant les médias à Lausanne. Les assurés de dix cantons sont concernés, dont, en Suisse romande, les Jurassiens (40 francs par adulte, la moitié pour un enfant), les Vaudois (50 francs par adulte) et les Genevois (100 francs).

La caisse a constitué à cet effet une provision de 30 millions de francs. Le résultat brut 2018, avant déduction de cette somme, s’est inscrit à 91,9 millions (dont 70 millions pour le secteur de base de la LaMal). Douze mois plus tôt, le bénéfice net avait atteint 90 millions, mais aucune provision pour reversement n’avait été comptabilisée.

Les primes ont augmenté l’an dernier de 12% pour atteindre 3,8 milliards de francs. La caisse maladie, n°3 en Suisse mais leader en Suisse romande, a dépassé pour la première fois le million d’assurés. En Suisse romande, un habitant sur trois y est affilié, un taux qui monte autour de 50% dans le canton de Neuchâtel.

Même après le versement aux assurés – une première dans l’histoire de la caisse –, le taux de solvabilité, comme l’exige la loi, reste supérieur à 150%. Le groupe emploie environ 1300 personnes, dont près de la moitié s’occupe notamment du contrôle des factures, une activité systématique de vérification qui permet de réduire de 10% environ les coûts en éliminant le plus possible les factures injustifiées.

Un milliard de compensation

Interrogé sur la question de savoir s’il ne serait pas plus judicieux d’abaisser les primes plutôt que de reverser une partie des bénéfices, le directeur général d’Assura Ruedi Bodenmann a relevé le manque de prévisibilité des coûts. Les primes sont fixées bien en amont, et les prestations médicales, qui représentent 70% des dépenses environ, sont très difficiles à anticiper, de même que la compensation des risques entre les caisses.

Ce dernier système, qui garantit le principe de solidarité, a entraîné pour Assura des coûts d’un milliard de francs en 2018, le prix à payer pour une structure d’assurés considérée comme généralement à moindres risques. Seul domaine où la visibilité est bonne, les frais administratifs ne constituent que 5% des coûts.

Fin avril, la caisse Concordia avait de son côté annoncé le reversement de l’intégralité de son excédent 2018 à ses clients, soit 157 millions de francs (un chiffre qui inclut aussi une dissolution de réserves).

Des résultats encourageants

«Nos résultats nous encouragent dans notre stratégie à offrir les primes parmi les plus accessibles de Suisse», a encore déclaré M. Bodenmann. Assura est réputée depuis des années pour ses primes comparativement basses. Elle fonctionne cependant selon le principe du tiers garant, à savoir que le client doit d’abord payer la note – jusqu’à hauteur de 200 francs pour les médicaments en pharmacie – avant de se faire rembourser, contrairement au système du tiers payant.

Assura n’exclut pas de nouvelles «rétrocessions» à l’avenir aux assurés, en cas d’exercice favorable. A noter que l’excédent 2018 a été obtenu malgré une performance légèrement négative sur les placements financiers, une perte toutefois contenue grâce à une politique conservatrice, a précisé le directeur financier Patrick Grandfils.

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