Les premières sommes gelées par l'administration fiscale grecque au profit de l'Etat, avant toute procédure judiciaire, "portent déjà sur plus de 50 millions d'euros" en euro et devises étrangères "en ne prenant en compte que les comptes bancaires, dont seule une partie a été inspectée jusque là", s'est félicité auprès de l'AFP une source du ministère des Finances.
"C'est la première fois que cette mesure est prise" dans le cadre du durcissement de la lutte contre la fraude fiscale dicté au pays par ses créanciers UE et FMI, a-t-il précisé.
"La tolérance envers ceux qui fraudent le fisc est finie, aussi haut-placés qu'ils soient", a affirmé le ministre Yannis Stournaras, cité par un communiqué du ministère.
La Sdoe a sévi après avoir constaté "des fraudes de grande envergure" commises ces dernières années par 121 personnes physiques et sociétés, via notamment des fausses facturations et du non-paiement de TVA, a précisé le ministère.
La Sdoe a également saisi "de l'immobilier de luxe et des actions des Bourses d'Athènes et de New York ainsi que des investissements dans des compagnies d'assurance", ajoute le communiqué.
Nouvelles mesures de rigueur
Le ministère a fait cette annonce alors que le gouvernement s'apprête à annoncer d'impopulaires nouvelles mesures de rigueur frappant de plein fouet salariés du public et retraités, cibles principales des trains de rigueur qui se sont succédés en Grèce depuis 2010 pour redresser les comptes de l'Etat.
"Il est inconcevable que les salariés et retraités", imposés à la source, "portent le poids de l'ajustement budgétaire car certains ne paient pas leurs impôts", a insisté M. Stournaras.
Sous pression de ses bailleurs de fonds, la Grèce a adopté depuis deux ans de nombreuses dispositions pour mettre fin à l'impunité de fait dont a joui depuis des années la fraude fiscale, et le nouveau gouvernement de coalition emmené par le conservateur Antonis Samaras a promis de redoubler d'efforts en la matière.
Signe de l'exaspération du public sur ce sujet, samedi à Salonique (nord), le défilé de rentrée des syndicats doit se dérouler sous le double slogan "Tous ensemble pour casser les chaînes du mémorandum" (l'accord qui lie la Grèce à ses créanciers UE et FMI, NDR)" et "faire payer des impôts aux riches et aux voleurs".