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La manipulations des changes est jugée plus grave que tout

Même le scandale du Libor qui avait ébranlé le monde de la finance en 2012 n'était pas aussi grave que celui des manipulations sur les marchés des devises. L'affaire, loin d'être close, a déjà coûté 1,4 milliard de francs à UBS en amendes et restitutions de bénéfices.

12 nov. 2014, 12:01
Le scandale des manipulations sur le marché des devises est jugé plus grave que celui du Libor, qui a ébranlé le monde de la finance en 2012.

Le scandale des manipulations sur le marché des devises est jugé plus grave que celui du Libor, qui a ébranlé le monde de la finance en 2012. L'affaire autour du taux de référence interbancaire, loin d'être close, a cependant coûté à UBS 1,4 milliard de francs au total en amendes et restitutions de bénéfices.

Le 19 décembre 2012, UBS annonçait un règlement pour mettre fin aux enquêtes des autorités suisses, américaines et britanniques liées au London Interbank Offered Rate (Libor). La banque a versé 1,2 milliard de dollars (alors 1,1 milliard de francs) outre-Atlantique et plus 160 millions de livres (près de 238 millions de francs) à l'instance britannique de tutelle des marchés (FSA).

En Suisse, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), faute de pouvoir prononcer des amendes, a confisqué 59 millions de francs de profits indûment réalisés. Le gendarme helvétique et ses homologues étrangers ont établi qu'entre 2006 et 2010, des collaborateurs d'UBS ont manipulé des taux de référence, en vue de profiter des positions de négoce.

Au terme de son enquête, la FINMA a constaté qu'UBS avait gravement violé la législation suisse sur les marchés financiers. Si elle a ordonné de renforcer les contrôles concernant la soumission des taux d'intérêt de référence, l'autorité a conclu que la haute direction d'UBS n'avait pas connaissance des dysfonctionnements.

Conséquence directe des provisions constituées pour régler le scandale du Libor, la grande banque a essuyé en 2012 une perte nette de 2,51 milliards de francs.

UBS et Credit Suisse visés

L'affaire du Libor est apparue au grand jour en février 2012, lorsque la Commission fédérale de la concurrence (COMCO) a formellement démarré ses investigations, sur autodénonciation d'UBS. Le numéro un bancaire suisse, Credit Suisse et dix banques étrangères sont visés. Pour l'heure, les enquêtes de la COMCO et du gendarme européen de la concurrence sont toujours en cours.

En juin 2012, la britannique Barclays était la première à passer à la caisse, avec une sanction totale de 453 millions de dollars aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Fin 2013, la Commission européenne sanctionnait 6 banques pour un montant cumulé record de 1,7 milliard d'euros (2,1 milliards de francs), pour avoir manipulé les taux de référence en euros (Euribor) et en yens (Tibor).

Elaboré quotidiennement à Londres par quelque 18 banques, le Libor sert de référence à plus de 300'000 milliards de dollars de produits financiers à travers le monde. Il détermine notamment les prêts faits aux ménages.

Dans cette affaire, neuf personnes ont été inculpées par l'office britannique de lutte contre la grande délinquance financière, le SFO. En outre, la responsabilité de la supervision du Libor a été retirée à l'Association des banquiers britanniques (BBA).


 
 

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