«La transaction devrait être finalisée d'ici six à huit semaines, avec le soutien des autorités locales et de l'Etat belge», a indiqué la compagnie aujourd'hui dans un communiqué. Le montant de l'opération n'est pas divulgué.
«Gunvor a l'intention de reprendre les opérations le plus rapidement possible, après la fermeture de la raffinerie début février en raison de la situation financière de Petroplus», a-t-elle ajouté.
Les quelque 230 employés de la raffinerie conserveront leurs postes, précise Gunvor, qui assure vouloir exploiter la raffinerie «sur le long terme». L'usine a une capacité de raffinage de plus de 100'000 barils de pétrole par jour, et une capacité de stockage de plus de 1,2 million de mètres cubes, précise le communiqué.
Codétenue par l'homme d'affaires russe Guennadi Timtchenko, Gunvor est devenue en quelques années une des principales sociétés mondiales de courtage pétrolier avec Glencore et Vitol.
La firme, qui opère depuis Genève, est enregistrée à Chypre. Elle a enregistré un chiffre d'affaires de 69 milliards de dollars en 2010 et emploie environ 1500 personnes dans le monde.
Proche de Poutine
Guennadi Timtchenko est un proche de longue date du Premier ministre russe Vladimir Poutine. Il est à la tête d'une fortune de 5,5 milliards de dollars, selon le magazine «Forbes».
«Compte tenu que Petroplus a investi massivement dans la raffinerie ces dernières années, nous sommes sûrs que nous seront capables de l'intégrer dans nos opérations commerciales pour qu'elle devienne un actif rentable de notre portefeuille d'infrastructures», a déclaré Torbjorn Tornqvist, PDG de Gunvor.
Petroplus, en sursis concordataire depuis janvier, possède cinq raffineries en Europe, situées à Cressier, dans le canton de Neuchâtel, à Petit-Couronne (France), Anvers (Belgique), Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne).
Cressier à l'arrêt
A l'arrêt, l'usine de Cressier, qui compte quelque 260 employés, a obtenu fin janvier un sursis concordataire de deux mois.
Début février, le fonds d'investissement Goldsmith Group, dirigé par l'Allemand Clemens Vedder, avait annoncé son intérêt pour les cinq raffineries. Le groupe d'investissement Klesch, basé à Genève, avait aussi exprimé son intérêt pour trois raffineries du groupe, en France, en Angleterre et en Allemagne.
Premier raffineur indépendant en Europe, Petroplus est en proie à de graves difficultés financières depuis fin décembre. Le secteur du raffinage européen est victime d'une surcapacité chronique qui pousse les exploitants à vendre ou fermer les installations.