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Le National torpille l'imposition des bonus en votation finale

Les bonus de plus de 3 millions de francs ne seront définitivement pas imposés.

15 juin 2012, 14:32
Susanne Leutenegger Oberholzer a fustigé le retournement de veste des Vert'libéraux.

Les bonus de plus de 3 millions de francs ne seront  définitivement pas imposés. Le Conseil national a torpillé vendredi  en votation finale, par 104 voix contre 87, ce projet qui aurait dû  être soumis au peuple en tant qu'alternative à l'initiative  populaire sur les salaires abusifs.

Les Vert'libéraux, qui avaient soutenu ce contre-projet direct au  printemps, ont fait pencher la balance. Susanne Leutenegger  Oberholzer (PS/BL) a fustigé le retournement de veste de leur  président Martin Bäumle.

«C'est une manière de céder aux pressions des organisations  économiques et de tromper ses électeurs. Les Vert'libéraux sont les  sous-marins de la droite bourgeoise de la prochaine génération», a  accusé la socialiste.
Le contre-projet direct aurait montré que le Parlement veut  vraiment lutter contre les salaires abusifs, a plaidé en vain Daniel  Vischer (Verts/ZH). «Mais la droite ne veut en réalité rien faire  contre ces excès», a-t-il déclaré, accusant à son tour les  Vert'libéraux d'être «inféodés à economiesuisse».

Viola Amherd (PDC/VS) a elle aussi fustigé les zig-zags du PVL.  Le PDC s'est battu pour l'imposition des bonus, car le contre-projet  indirect ne renforcera que les droits des actionnaires.

Pas une solution

La problématique des hauts salaires ne pourra être résolue par  aucun des trois projets car c'est un problème international, a  rétorqué Martin Bäumle (ZH), et il y aura toujours des moyens de  contourner la réglementation. Le PVL a toujours été sceptique sur  l'imposition des bonus car elle ne touche pas les managers. C'est  juste un impôt de plus pour les entreprises, a dit le Zurichois.

Un avis partagé par le PLR, qui appuie le contre-projet indirect  adopté par le Parlement, car il est supportable pour l'économie et  il reprend 80% des revendications de l'initiative, a expliqué la  cheffe du groupe Gabi Huber (UR). Selon les libéraux-radicaux,  l'initiative n'a donc plus lieu d'être et l'imposition des bonus  n'est qu'une «recette absolument populiste» qui impose les  entreprises sans résoudre le problème.

L'UDC était sur la même longueur d'onde. Selon Adrian Amstutz  (UDC/BE), l'initiative a poussé le Parlement à accepter un bon  contre-projet indirect. Le rejet de l'imposition des bonus devrait  pousser l'initiant à retirer son texte et permettre à la révision de  loi adoptée d'entrer en vigueur.

Avant le National, le Conseil des Etats avait accepté  l'imposition des bonus en votation finale, par 26 voix contre 14.  Mais le rejet d'une des deux Chambres suffit à couler le projet.

Imposition des bonus

Ce texte prévoyait que les sociétés ne puissent plus considérer  les parts de rémunération dépassant 3 millions par personne et par  exercice comme charges justifiées par l'usage commercial. L'excédent  aurait dès lors été imposé. Le peuple aurait dû choisir entre cette  solution et l'initiative de Thomas Minder contre les salaires  abusifs.

L'initiative mise essentiellement sur un renforcement du droit  des actionnaires. Le Parlement a adopté, comme contre-projet  indirect, une révision de loi reprenant, mais de manière plus  souple, les principales revendications de l'entrepreneur  schaffhousois.

Pas de retrait en vue

Ainsi, alors que l'initiative exige l'interdiction absolue de  parachutes dorés et d'indemnités anticipées, la révision de loi  laisse la porte ouverte à des exceptions. Elle ne pourra s'appliquer  que si l'initiative est retirée ou rejetée et si aucun référendum  n'est ensuite lancé contre la loi.

Ce n'est pour l'heure pas dans cette direction que l'on va. Rien  ne laisse pour le moment présager d'un retrait de l'initiative, a  dit à l'ats Claudio Kuster, secrétaire du comité d'initiative. Ce  comité emmené par le conseiller aux Etats indépendant décideront de  l'avenir de leur texte la semaine prochaine, a-t-il précisé.
Le comité conteste en outre les affirmations selon lesquelles le  contre-projet indirect satisfait l'essentiel des points de  l'initiative. Dans sa révision du droit des actionnaires, le  Parlement n'a repris que cinq des 24 points du texte de Thomas  Minder, a précisé M.Kuster. D'autres sont certes aussi pris en  compte, mais pas dans le sens des initiants, même si toutes les  portes ne sont pas fermées.

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