Au classement du nombre de personnes disposant d'un patrimoine libre supérieur à un million de dollars - High Net Worth Individuals (HNWI) dans le jargon de la gestion de fortune - la Suisse pointe au 8e rang, ressort-il de la 16e édition du rapport «World Wealth Report», publié ce mardi par le cabinet de conseils Capgemini, en collaboration avec RBC Wealth Management.
Pour l'heure toutefois, posséder une fortune libre de un million de dollars n'implique pas d'être millionnaire en francs, un million de dollars valant environ 950'000 francs. Une appréciation du franc par rapport aux autres devises qui a aussi entraîné un accroissement de la fortune des riches Suisses, celle-ci étant calculée en dollars.
Les millionnaires établis en Suisse ont par ailleurs tiré profit de la bonne tenue de l'économie helvétique l'an passé ainsi que de la hausse des revenus immobiliers, notamment. Le classement reste dominé par les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, ces trois pays regroupant plus de la moitié des personnes fortunées soit 53,3%. L'année précédente, cette proportion avait atteint 53,1%.
Forte croissance au Brésil
Parmi les douze premiers pays du classement, le Brésil a affiché la plus forte croissance du nombre de millionnaires. Selon les régions, l'espace Asie-Pacifique avec ses 3,35 millions de riches compte désormais plus de personnes fortunées que l'Amérique du Nord. Toutefois, ce dernier continent continue d'accaparer la plus grosse fortune, soit 11,4 milliards de dollars, contre 10,7 milliards en Asie-Pacifique.
Au niveau mondial, la fortune des 11 millions de personnes disposant d'un patrimoine dépassant 1 million de dollars a toutefois fléchi de 1,7% à quelque 42'000 milliards de francs, conséquence des turbulences sur les marchés financiers. A l'exception du Moyen- Orient, toutes les régions ont subi un tassement.
Evoquant l'activité de gestion de fortune, le rapport met en exergue un environnement de plus en plus difficile. Les investisseurs, en particulier la catégorie des jeunes héritiers, ne visent plus le long terme. En parallèle à ces exigences plus élevées, le cadre réglementaire se fait plus présent.
Délocalisations
Capgemini conseille aux gestionnaires de fortunes de tirer profit des effets d'échelles, soit de limiter les coûts et accroître les volumes sous gestion. Il faut continuer de centraliser et automatiser certains processus.
Et le cabinet de conseils de mentionner la piste des délocalisations vers des pays à bas coûts tels que l'Inde ou la Malaisie pour certaines activités. Les banques suisses doivent renoncer au principe de tout vouloir accomplir elles-mêmes.