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Le PDG du groupe français LVMH demande à être naturalisé belge

Opposé au projet de taxation actuellement discuté en France, Bernard Arnault, président du groupe LVMH, a déposé une demande de naturalisation belge.

08 sept. 2012, 20:00
M. Arnault a déposé sa demande la semaine dernière, selon Georges Dallemagne, président de la commission des naturalisations de la Chambre des représentants, une des deux chambres du Parlement belge.

Bernard Arnault, PDG du groupe français LVMH opposé au projet de taxation des "super-riches", a demandé la nationalité belge, a annoncé samedi le quotidien "La Libre Belgique". Le milliardaire a démenti un exil fiscal et dit vouloir développer ses investissements dans le pays.

Quatrième fortune mondiale et première d'Europe selon le magazine "Forbes", il a affirmé avoir "sollicité la double nationalité franco-belge" à seule fin de développer ses investissements dans le pays.

"Contrairement aux informations publiées ce jour, M. Bernard Arnault précise qu'il est et reste résident fiscal français", ont dit ses services.

"L'obtention éventuelle de la double nationalité franco-belge ne change rien à cette situation", ont-ils souligné dans un communiqué.

Parlement évoqué

Ils ont fait valoir que le numéro un mondial du luxe "embauche, chaque année, plusieurs milliers de personnes en France" et "contribue massivement aux exportations françaises".

M. Arnault a déposé sa demande la semaine dernière, selon Georges Dallemagne, président de la commission des naturalisations de la Chambre des représentants, une des deux chambres du Parlement belge.

Le patron de LVMH réside à Paris mais il dispose aussi d'un domicile à Bruxelles.

Projet de taxation maintenu

Une source proche de l'homme d'affaires a évoqué à l'AFP un "projet d'investir" dans un domaine potentiellement "sensible", "qui serait facilité par le fait que Bernard Arnault aurait la nationalité".

La révélation de cette requête a enflammé le débat sur les projets fiscaux du gouvernement français, au moment où le président de la République a réaffirmé son intention de taxer à 75 % les plus hauts revenus.

Candidat à la présidence de l'UMP, l'ex-Premier ministre François Fillon a mis la démarche de Bernard Arnault sur le compte des "décisions stupides" du gouvernement.

Le Parti communiste (PCF) a dénoncé une "lâche trahison" du patron de LVMH et appelé à "mettre hors d'état de nuire les dirigeants irresponsables et cupides".

Rencontre récente

"C'est une insulte à notre pays", a renchéri une députée des Hautes-Alpes et secrétaire nationale du PS à l'économie, Karine Berger. "Quand on aime la France, on ne la quitte pas par gros temps !", a réagi sur Twitter le prétendant à la succession de Martine Aubry à la tête du parti, Harlem Désir.

Reçu mercredi à Matignon, Bernard Arnault avait réitéré au Premier ministre Jean-Marc Ayrault son opposition connue au projet de taxation souhaité par M. Hollande.

La fiscalité est plus avantageuse en Belgique qu'en France pour les grandes fortunes, notamment en raison d'une faible taxation du capital et de l'absence d'impôt sur la fortune (ISF), mais des spécialistes ont rappelé à "La Libre Belgique" que la résidence prime et non la nationalité.

Proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy et libéral revendiqué, M. Arnault possède une fortune estimée par "Forbes" à 41 milliards de dollars. Après la victoire de la gauche en 1981, il s'était exilé aux Etats-Unis pendant trois ans.

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