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Le secteur du tourisme tunisien pousse un cri d'alarme

A Tunis, les professionnels du secteur du tourisme sont venus crier leur détresse après des violences qui ont déjà un impact sur la saison.

20 juin 2012, 07:31
A Tunis, les professionnels du secteur sont venus crier leur détresse après des violences qui ont déjà un impact sur la saison.

"Est-ce que le tourisme est compatible avec la révolution?", demande un hôtelier. "La police avec nous!", lance la foule avant d'entonner l'hymne national. A Tunis, les professionnels du secteur sont venus crier leur détresse après des violences qui ont déjà un impact sur la saison.

Sous un soleil de plomb, les banderoles blanches réclament "la sécurité" pour la survie d'un secteur qui "emploie 400'000 personnes et fait vivre 2 millions de Tunisiens", soit près de 20% de la population.

Quelque 200 hôteliers, employés d'agences de voyages et de tours opérateurs ont répondu samedi dernier à l'appel des fédérations professionnelles du tourisme tunisien pour réclamer une réponse ferme des autorités aux violences du début de la semaine.

Deux jours d'émeutes impliquant des salafistes et des casseurs dans plusieurs villes du pays, qui ont conduit le gouvernement à imposer un couvre-feu nocturne de mardi à vendredi.

"Depuis l'instauration du couvre-feu, on a constaté un impact négatif: des annulations et surtout un tassement net des réservations", déclare à l'AFP Mohamed-Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV).

"Nous sommes là pour exiger la sécurité nécessaire à notre secteur, crucial pour l'économie tunisienne. Le calme est revenu, mais si les violences devaient reprendre, la saison serait totalement catastrophique", prévient-il.

Grosse inquiétude

Le tourisme, qui représente 7% du PIB tunisien a connu une crise sans précédent en 2011, dans la foulée de la révolution qui a fait chuter le président Zine El Abidine Ben Ali.

L'activité a donné des signes de reprise depuis le début de l'année 2012 avec un accroissement des entrées de 51,8% sur les quatre premiers mois. Mais les professionnels sont très inquiets après la récente flambée de violences.

"L'impact d'images de violences est immédiat et presque irréparable sur notre clientèle occidentale. On a eu des appels de tours opérateurs qui nous demandent si on peut sortir dans la rue, on croit rêver", explique Hédi Hamdi, chargé de la communication pour la FTAV.

"On vient à peine de lancer une campagne en France: La Tunisie, tous les rêves possibles. C'est réussi!", lance-t-il. Que va penser le Parisien devant sa télévision: il a l'embarras du choix et choisira d'aller ailleurs s'il a le moindre doute pour sa sécurité".

Saison courte

Après 7 millions de touristes en 2010 mais seulement 4,8 millions en 2011, l'objectif de la Tunisie est de remonter à 6 millions, dont 1,1 million de Français, sa plus grosse clientèle (1,4 million en 2010 mais moins de 800'000 en 2011).

"La sécurité, c'est le dernier rempart pour sauver la saison: avec la crise en Espagne, les inquiétudes en Italie, et le ramadan qui commence le 20 juillet, on sait déjà qu'on aura une saison courte", explique Fayza, employée d'une chaîne d'hôtels qui peine à remplir ses lits à Djerba, d'habitude complets à cette période.

"Même le tourisme intérieur est touché: les Tunisois hésitent à partir à la plage parce qu'ils ont peur de laisser leur maison vide en ville", renchérit une de ses collègues.

Arrivés devant le ministère de l'Intérieur, les manifestants se massent contre les barrières de sécurité pour crier: "La police avec nous!". Un agent en faction s'approche pour saisir une rose rouge tendue au dessus des barrières.

"La vérité, résume Ahmed Abdelmola, responsable d'une agence de voyage à Douz (sud), c'est que sous Ben Ali il y avait la sécurité. On ne veut pas revenir en arrière, renoncer aux libertés, mais les autorités doivent faire leur boulot, sinon ce sera le chaos".


 

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