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Les décideurs européens divisés sur la dette grecque

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a exclu jeudi tout effacement de la dette grecque en réaction au soutien apporté pour la première fois par un membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne à cette solution, préconisée par le Fonds monétaire international (FMI).

15 nov. 2012, 16:54
Tancée par l'Union Européenne, la Belgique gèle plus d'un milliard d'euros durant quelques mois.

Les gouvernements de la zone euro et le FMI sont en désaccord sur les moyens de rendre le fardeau de la dette supportable par Athènes, ce qui retarde le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 31 milliards d'euros (37,4 milliards de francs) vitale pour la Grèce.

Des responsables du FMI ont à plusieurs reprises estimé en privé que les bailleurs de fonds publics de la Grèce devraient renoncer à une partie de leurs créances pour que la Grèce redevienne solvable.
 
Mais l'Allemagne, premier contributeur aux fonds de soutien financier mis en place par la zone euro, rejette pour l'instant cette idée en arguant du fait qu'elle serait contraire au droit européen. Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a appuyé jeudi la position de Berlin.
 
"La solution passera par une combinaison de plusieurs éléments, un seul ne suffit pas. Mais il est essentiel que l'on ne touche pas au principal (de la dette). Il y a unanimité à ce sujet au sein de la zone euro", a-t-il assuré.
 
Cette unanimité a été ébréchée par des déclarations de Luc Coene, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, qui a jugé probable un effacement d'au moins une partie de la dette grecque lors d'un débat à l'université de Gand, selon des propos rapportés jeudi par le quotidien belge "De Standaard".
 
Rester à flot
 
La dette publique grecque devrait représenter 190% de son produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, ce qui rend très improbable un retour à l'objectif de 120% du PIB fixé pour 2020.
 
En mars, les créanciers privés de l'Etat hellénique (banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement) avaient accepté une décote de 53,5% sur la valeur faciale de leurs propres créances dans le cadre de l'accord dit PSI (private sector involvment).
 
Athènes a réussi à vendre pour près d'un milliard d'euros de bons du Trésor à maturité courte jeudi pour parvenir à la somme totale de cinq milliards d'euros qu'elle devait lever avant vendredi pour éviter un défaut de paiement.
 
Mais le gouvernement a désespérément besoin de la nouvelle tranche d'aide internationale pour recapitaliser ses banques ou encore payer ses fonctionnaires et ses fournisseurs.
 
Les ministres des Finances de la zone euro s'efforceront de trouver une solution pour que la Grèce reste à flot jusqu'en 2014 lors de leur prochaine réunion mardi à Bruxelles, sans définir un plan qui irait jusqu'en 2020.
 
"Nous nous concentrerons sur 2013 et 2014. Il s'agit d'une somme d'environ 13,5 milliards d'euros", a dit une source participant aux négociations, sous couvert d'anonymat.
 
Le FMI met la pression
 
Une telle formule présenterait l'avantage de repousser l'adoption d'une solution à long terme jusqu'au lendemain des élections législatives allemandes de septembre 2013, dont l'approche renforce l'intransigeance de la chancelière Angela Merkel.
 
Mais elle ne satisfait pas le FMI, dont la directrice générale Christine Lagarde a exprimé publiquement son désaccord avec le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker cette semaine, lorsque ce dernier a proposé de reporter de 2020 à 2022 la date-butoir fixée à Athènes pour ramener son ratio d'endettement à 120% du PIB.
 
Le FMI, qui a fourni un tiers de l'aide accordée à la Grèce, veut une "vraie solution, pas une solution rapide", a insisté mercredi Christine Lagarde.
 
Les procédures du FMI prévoient que celui-ci ne peut pas débloquer des fonds si le financement d'un programme n'est pas garanti jusqu'à son terme. Le désaccord entre l'Eurogroupe et le FMI a soulevé la question d'un désengagement du fonds monétaire international du plan de sauvetage de la Grèce.
 
Olli Rehn a toutefois écarté cette perspective jeudi: "Le FMI s'est engagé à soutenir la Grèce (...) Il n'y a aucune raison de soupçonner que le FMI ne va pas coopérer à la prochaine phase du plan de financement."
 
"Nous savons que de nombreux pays membres considèrent la participation et le financement du FMI comme un pré-requis au soutien de la zone euro à la Grèce. Par conséquent, il n'est pas possible que la zone euro agisse, même en théorie, sans le FMI."
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