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Les PME romandes favorables à l'initiative de l'UDC

Les PME romandes sont 57% à être en faveur de l'initiative "Contre l'immigration de masse".

25 juin 2012, 13:43
Sur les 515 patrons interrogés, 19% sont "entièrement d'accord" et 38% "plutôt d'accord" avec l'initiative.

Les PME romandes sont 57% à être en faveur de l'initiative "Contre l'immigration de masse", selon un sondage réalisé pour l'Union suisse des arts et métiers (usam). La faîtière ne compte cependant pas revoir sa position et réaffirme son rejet du texte UDC.

Sur les 515 patrons interrogés, 19% sont "entièrement d'accord" et 38% "plutôt d'accord" avec l'initiative, qui demande notamment la mise en place de contingents annuels pour les étrangers exerçant une activité lucrative. 36% y sont opposés, indique lundi l'usam dans un communiqué, citant un sondage réalisé par l'Institut M.I.S. Trend en mai. L'enquête est présentée à l'occasion des 45e Journées romandes des arts et métiers à Champéry (VS).

Ce résultat surprend par rapport au dernier sondage réalisé pour le compte de l'usam sur le sujet et publié en janvier. Soixante-trois pour cent des patrons interrogés par l'institut gfs.bern se disaient alors opposés à l'initiative. Ce premier sondage avait été mené auprès d'entreprises alémaniques.

Il ne faut toutefois pas nécessairement y voir un Röstigraben, a déclaré à l'ats le président de l'usam Jean-François Rime. L'étude de gfs.bern s'était concentrée sur les entreprises comptant entre 10 et 250 employés, laissant de côté les "micro-entreprises".

"Micro-entreprises"

Le sondage publié lundi prend lui en compte des entreprises comptant entre 5 et 9 employés. Celles-ci sont davantage sensibles aux effets négatifs de la libre circulation, assure M. Rime. "Dans le nettoyage, le carrelage, la peinture, on est directement confronté à la concurrence étrangère et aux problèmes de faux indépendants et de sous-enchère salariale", précise le conseiller national (UDC/FR).

L'expérience personnelle des petits patrons joue aussi un rôle, souligne Jean Christophe Schwaab, secrétaire central de l'Union syndical suisse (USS) et conseiller national (PS/VD). Au-delà du marché de l'emploi proprement dit, ils subissent de plein fouet les inconvénients de la croissance démographique, en partie liée à la libre circulation des personnes.

Ainsi un artisan effectuant de nombreux déplacements pour se rendre chez ses clients vit au quotidien les problèmes d'infrastructures et d'embouteillages, illustre M. Schwaab. Avec un salaire relativement modeste, l'envolée des prix du logement est aussi problématique.

Outre la question des "micro-entreprises", l'opinion est susceptible d'avoir évolué depuis le premier sondage, réalisé en novembre 2011, ajoute M. Rime. Le climat de crise économique a pu jouer un rôle.

Contradictions

Malgré leur soutien à l'initiative, la majorité des patrons romands expriment aussi des avis en contradiction avec le texte. Ils sont 59% à trouver positif l'apport des frontaliers à l'économie de leur canton. Quarante-six pour cent estiment qu'il ne faut pas limiter l'accès des frontaliers au marché du travail suisse, contre 42% qui y sont favorables et 11% qui hésitent.

Les patrons de PME reconnaissent aussi l'importance des mesures d'accompagnement à la libre circulation pour lutter contre la sous-enchère salariale: 56% de ceux qui ont été interrogés les jugent efficaces. De manière générale, la libre circulation des personnes avec l'UE est vue comme étant "plutôt un risque" par 38% des sondés et "plutôt une chance" par 37% d'entre eux.

Devant ces résultats contrastés, l'usam conclut que les PME romandes "soutiennent la libre circulation des personnes". La faîtière se sent ainsi "confirmée dans son mandat de lutter en faveur de l'emploi" et réaffirme son rejet de l'initiative de l'UDC. "Le système de contingents se traduirait par des coûts administratifs supplémentaires", indique l'organisation.

Pour Jean Christophe Schwaab, le texte soumis au peuple ne résoudrait pas les problèmes de faux indépendants car la triche existait déjà du temps des contingents. Mais celui-ci de conclure que le sondage est un "signal d'alarme" envers les parlementaires et d'appeler à un renforcement des mesures d'accompagnement.

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