Logitech affronte toujours des vents contraires. Le fabricant vaudois de périphériques informatiques a creusé sa perte nette à 52,15 millions de dollars (51,6 millions de francs) au 1er trimestre de l'exercice 2012/2013 (clos fin juin). L'action a bu la tasse.
La performance révélée jeudi est nettement inférieure aux attentes des analystes qui, en moyenne, tablaient sur résultat net de -19,6 millions de dollars, selon le consensus de l'agence financière AWP. Pour mémoire, le groupe avait inscrit une perte nette de 29,6 millions au terme de la même période il y a un an.
Le chiffre d'affaires trimestriel a reculé de 2% pour s'inscrire à 468,6 millions de dollars, soit légèrement mieux que les anticipations (465,6). En excluant l'impact de change négatif, il a toutefois évolué dans la stabilité, a précisé la société sise à Morges (VD) et à Newark (Californie).
Conforme aux plans
"Le résultat de notre premier trimestre fiscal 2013 est conforme à nos attentes", a commenté le président et directeur général Guerrino De Luca, cité dans le communiqué. L'Italien note encore que la restructuration engagée devrait porter ses fruits au début de l'an prochain.
Guerrino De Luca, qui avait opéré son retour il y a un an après l'éviction de Gerard Quindlen suite à la dégradation de la situation, devrait porter sa double casquette jusqu'à fin 2012. En janvier 2013, il passera le témoin de la direction opérationnelle à Bracken Darrell, déjà actif au sein du groupe.
Au niveau opérationnel, Logitech a essuyé une perte de 59,3 millions de dollars, contre -45 millions au premier trimestre 2011/2012. Les analystes attendaient -26,1 millions de dollars.
Portefeuille revisité
Depuis l'été passé, Logitech a abandonné des projets peu attrayants. La firme se concentre sur les opportunités qu'offrent les produits audio, les accessoires pour l'iPad et les tablettes, les produits pour les clients commerciaux comme ceux destinés à la visioconférence, les marchés émergents ainsi que la sortie du système d'exploitation Windows 8 de Microsoft.
L'emploi n'échappe pas aux effets de la restructuration en cours. Logitech a ainsi annoncé début juin la suppression de 450 emplois sur le plan international. La coupe représente quelque 13% des effectifs hors production directe.
Le groupe occupe globalement plus de 7000 personnes dans le monde, dont 279 seulement en Suisse. Il va en outre biffer 36 postes sur sol helvétique, contre un projet initial laissant entrevoir la perte de 45 emplois.
Action sanctionnée
Logitech a passé des coûts à hauteur de 34 millions de dollars au titre de la restructuration, dont 31 millions pour le seul domaine opérationnel. Au total, l'entreprise ambitionne de réduire les charges de 80 millions de dollars par an.
L'aggravation des pertes de Logitech n'a pas plus aux investisseurs. A la Bourse suisse, l'action a perdu jusqu'à 12% dans les premiers échanges, avant de reprendre quelque peu. Vers 15h15, elle cédait encore 6% environ à 8,40 francs, dans un marché en hausse.