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Luxe: les grandes marques ferment boutique en Argentine

Plusieurs grandes marques comme l'américaine Ralph Lauren ont annoncé la fermeture de leurs magasins en Argentine, lassées des entraves commerciales à l'importation, un coup dur pour la très chic avenue Alvear, symbole du luxe à Buenos Aires.

21 août 2012, 07:47
Les boutiques en lignes doivent être opérationnelles à l'échelle mondiale, y compris en Chine, d'ici fin 2013.

L'annonce de la fermeture de Ralph Lauren, qui occupe un petit hôtel emblématique de l'avenue Alvear, dans le quartier cossu de La Recoleta, frappe les esprits.

Son départ intervient après celui d'Armani en 2009, puis ceux d'Escada et d'Yves Saint Laurent, présent depuis 30 ans dans le pays.
 
Cartier, le joaillier de la place Vendôme à Paris, devrait suivre le même chemin, selon la presse locale. Interrogés par l'AFP, les responsables de la plus grosse filiale du groupe Richemont, n'a pas souhaité s'exprimer.
 
"En Argentine, ces marques se retrouvent en difficulté à cause du contrôle des changes et l'obligation d'exporter pour un montant équivalent à celui des biens qu'on importe", explique Diego Schvartzman, analyste chez MDL Luxury Consulting Group. "Leurs affaires sont de moins en moins rentables".
 
La présidente Cristina Kirchner a décidé de renforcer de manière radicale le contrôle des changes afin de lutter contre la fuite de capitaux et les entraves commerciales afin de préserver l'excédent commercial.
 
Bénéfices pas transférables
 
Dans un communiqué, Ralph Lauren précise que la société "ne quitte pas le pays : nous avons passé en revue la situation et nous avons décidé de fermer temporairement nos trois magasins".
 
"Elles vont toutes partir car elles ne peuvent plus transférer leurs bénéfices hors du pays", affirme, en lisant l'annonce de la société américaine apposée sur la vitrine de son magasin, une habitante de La Recoleta âgée de 65 ans.
 
S'engager à exporter des produits argentins pour un montant équivalent à celui des biens importés a été la solution pour la marque italienne Ermenegildo Zegna, présente en Argentine depuis 1999.
 
Après avoir fermé pendant deux mois son magasin de l'avenue Alvear, elle a "trouvé des solutions pour faire face aux entraves commerciales", détaille une source du groupe Zegna.
 
"Depuis le mois de mai, la compagnie exporte de la laine en Europe par le biais d'un producteur de Trelew (Patagonie, sud de l'Argentine) en rapport avec le groupe depuis des années", poursuit cette source.
 
Zegna n'est pas prêt à abandonner "l'un des marchés les plus importants d'Amérique du sud avec le Brésil et le Chili", précise-t-elle. "L'Argentine est stratégique pour la marque et elle a toujours donné de bons résultats".
 
Armani a disparu, mais Escada a décidé de garder son local fermé de l'avenue Alvear : on peut y admirer encore des robes de fête frappées du logo de la marque mais sans pouvoir les acheter.
 
Le luxe ne connaît pas la crise
 
Pour M. Schvartzman, les difficultés que rencontrent ces grandes marques sont d'autant plus absurdes que "l'Argentine est probablement le marché qui leur est le plus proche, culturellement, en Amérique latine".
 
"En outre, le marché du luxe est le seul qui ne connaît pas la crise mondiale et qui continue d'enregistrer une croissance supérieure à 10%", fait valoir le consultant.
 
"Le marché du luxe est en pleine expansion en Amérique latine, surtout au Brésil et au Mexique, mais aussi au Pérou, en Colombie et, encore plus, au Chili".
 
Aujourd'hui, l'Avenue Alvear fait contre mauvaise fortune bon coeur. "Les magasins ferment et rouvrent ici au gré des cycles économiques, constate la responsable d'une agence immobilière âgée de 50 ans. "Mais l'Avenue Alvear sera toujours l'Avenue Alvear : un classique".
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