Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Manuel Valls bouscule les syndicats français

Nommé il y a cent jours pour relancer une économie en berne et enrayer un chômage record, le Premier ministre français Manuel Valls a défendu mardi sa politique réformiste.

08 juil. 2014, 19:51
Manuel Valls sort du Palais de l'Élysée.

Le Premier ministre français Manuel Valls a bousculé les syndicats mardi, au risque de mettre à mal le dialogue social cher au président François Hollande.

"Depuis trop longtemps nous n'avons pas su mener les réformes qui s'imposaient", a-t-il souligné mardi soir en concluant la 3e conférence sociale du quinquennat du président socialiste. "Il n'y a pas de temps à perdre", a-t-il ajouté.

Mais avec quatre syndicats ayant choisi de claquer la porte, la conférence sociale, qui a réuni lundi et mardi représentants du patronat et des salariés réunis avec une dizaine de ministres, a un goût d'échec pour le chef du gouvernement.

Les syndicats sont partis pour "marquer le coup" et signifier au gouvernement qu'il empruntait "un drôle de chemin", trop favorable au patronat, a expliqué le chef du syndicat FO (majoritaire chez les fonctionnaires) Jean-Claude Mailly, en fustigeant une politique "d'austérité".

Discussion avec des députés

Le discours de Manuel Valls "ne mérite pas notre présence à ses côtés" en raison de ses déclarations récentes "en faveur du patronat", avait estimé auparavant son homologue de la Confédération générale du travail (CGT), premier syndicat ouvrier, Thierry Lepaon.

Dans son discours de clôture, M. Valls a admis avoir entendu "une critique globale de la politique du gouvernement", tout en estimant encore qu'un "refus prolongé du dialogue" par ces organisations "serait une posture incompréhensible".

L'exécutif mène "une politique de gauche", avait auparavant affirmé cet apôtre du social-libéralisme, au cours d'une réunion des députés de sa formation.

Il a réaffirmé la volonté du gouvernement d'agir davantage en faveur de l'emploi des jeunes, notamment via la formation et l'apprentissage, et annoncé une négociation sur les chômeurs de longue durée. Il s'en est pris au patronat, "pas à la hauteur" dans les négociations de branche sur l'application des réformes adoptées et a également annoncé un "comité de suivi" des aides publiques aux entreprises.

UE évoquée

Manuel Valls, qui se veut l'incarnation d'une gauche française "qui marche", a aussi réaffirmé le souhait de l'exécutif français de "relancer le projet européen" avec une "initiative de croissance".

Mais pour les syndicats, trop de concessions ont été faites au patronat dans le dossier du "pacte de responsabilité". Ce "pacte", pierre angulaire de la politique de relance de l'économie pour les trois prochaines années, prévoit une aide de 40 milliards d'euros aux entreprises en contrepartie de l'embauche d'un demi-million de chômeurs d'ici à 2017.

Dans l'après-midi, un vote d'un projet de loi de financement de la Sécurité sociale a eu lieu à l'Assemblée nationale.

Ce texte intègre des allègements de cotisations patronales et le gel de certaines pensions de retraite. Ce projet a été adopté par 272 voix pour, 234 contre et 54 abstentions.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias