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OffshoreLeaks: le journal "Le Monde" refuse de livrer des documents

Le journal français "Le Monde" refuse de livrer à la justice des documents relatifs aux OffshoreLeaks, invoquant la protection des sources.

10 avr. 2013, 12:05
epa02335574 A general view of the headquarters of Le Monde, one of France's most respected daily newspapers, in Paris, France, 14 September 2010. Le Monde is filing a lawsuit accusing the Elysee Palace, office of President Nicolas Sarkozy, of spying on its journalists, claiming the presidency used national intelligence services to identify one of its sources. The identified source in question is allegedly a justice ministry official identified as being the whistleblower in the Eric Woerth scandal - and has since been reprimanded and transfered to Cayenne, French Guiana, in South America.  EPA/IAN LANGSDON

Le quotidien français "Le Monde" a annoncé mercredi qu'il ne livrerait ni à la justice ni au gouvernement ses informations sur les fichiers OffshoreLeaks, vaste enquête sur les paradis fiscaux publiée pas plusieurs médias internationaux. Le ministre français du Budget Bernard Cazeneuve avait fait une demande en ce sens.

"Protection des sources, protection de la mission d'information, sobre et rigoureuse, qui est la nôtre: pour ces deux raisons, 'Le Monde' rejette fermement - comme l'ont fait les autres médias travaillant sur 'OffshoreLeaks' - toute demande, qu'elle soit judiciaire ou gouvernementale, de transmission de données", a écrit le journal sur son site Internet.

Mardi devant l'Assemblée nationale, le ministre avait "demandé à la presse qui dit détenir des éléments et des fichiers de bien vouloir les communiquer à la justice de manière à ce que celle-ci puisse faire son travail", en référence aux comptes offshore révélés par un consortium de journalisme d'investigation dans le monde (ICIJ).

"Le propos n'a été ni nuancé ni corrigé par d'autres autorités de l'Etat. On peut donc en déduire qu'il exprime la position du gouvernement (...)", a expliqué le quotidien. "'La presse', donc, deviendrait suspecte d'entrave à la justice si elle ne coopère pas? Cette approche est pour le moins surprenante", selon "Le Monde".

"A chacun son rôle"

"A chacun son rôle. A la justice d'établir les responsabilités là où la loi a pu être enfreinte. Aux gouvernants et législateurs de prendre des mesures pour prévenir les abus. A la presse d'éclairer le citoyen, avec bonne mesure", a ajouté le journal, qui conclut qu'accéder à une telle demande "serait attentatoire à la liberté même d'exercer notre métier, en démocratie".

Basé à Washington, l'ICIJ a eu accès à une fuite majeure en provenance de deux sociétés offrant des services "offshore": l'une basée à Singapour, l'autre dans les Iles vierges britanniques. Ces données ont fait apparaître la cartographie et le fonctionnement de milliers de sociétés basées dans des paradis fiscaux.

Environ 300 personnes en Suisse

Depuis, une quarantaine de médias dans le monde travaillant avec l'ICIJ ont mis à jour des cas de placements de fonds légaux ou illégaux dans des paradis fiscaux de personnalités, hommes d'affaires, ou simples notables.

En Suisse, les dominicaux "Le Matin dimanche" et la "SonntagsZeitung" ont indiqué disposer de plus de 2,5 millions de documents. Selon ces deux hebdomadaires, les OffshoreLeaks concerneraient environ 300 personnes et 70 sociétés en Suisse

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