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Pour les arboriculteurs, comme pour les croqueurs de pommes et de poires, tous les chemins mènent à Perroy. Fenaco, la fédération nationale des coopératives agricoles, vient d'y investir 17 millions de francs dans la rénovation de son centre fruitier. Les nouvelles installations, dimensionnées pour prendre en charge l'ensemble des récoltes de la Coopérative fruitière lémanique atteignent leur rythme de croisière après les inévitables soucis de jeunesse.
La mise en service a eu lieu avec l'arrivée des premières pommes entre fin août et début septembre. Mais c'est bien toute l'année que le centre Léman Fruits tourne au gré des demandes du marché suisse ou des opportunités d'exporter à des prix concurrentiels.
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Des rivières de pommes
L'activité de Léman Fruits, qui est une unité d'affaire de Fenaco, commence au pied des arbres où les fruits ont mûri. Entre Genève et Morges, ce ne sont pas moins de 11 000 tonnes de pommes qui ont été récoltées cet automne. Celles-ci sont prises en charge en palox - ces vastes caisses de la taille d'une palette double - et acheminées à Perroy. Dûment étiquetés histoire d'assurer une traçabilité absolue, les conteneurs peuvent attendre plusieurs mois de trouver une place à un prix favorable sur les marchés, ceci dans une atmosphère contrôlée.
Commence alors la phase de précalibrage qui permet de classer les pommes par qualité. Pour éviter tout choc entraînant une détérioration des fruits, c'est plongés dans des canaux d'eaux que ceux-ci sont déplacés au long de la chaîne de conditionnement. Triées par taille et par couleur, les pommes sont égouttées puis rangées par un robot dans un stock intermédiaire. "Avec ces lots tout prêts, nous pouvons réagir avec souplesse aux demandes du marché" , se félicite Vincent Dornier, responsable de Léman Fruits à Perroy.
Des robots qui ne menacent pas les emplois
Pour la dernière étape, les fruits sont replongés dans l'eau, toujours pour un déplacement en douceur. Elles brillent ainsi de tous leurs feux sans le moindre traitement chimique, quand elles atteignent le banc d'emballage où oeuvrent de vrais collaborateurs en chair et en os et non pas des robots.
"La modernisation de la chaîne a permis de mécaniser certaines opérations comme la préparation des palettes prêtes à l'expédition ou la gestion du stock intermédiaire, mais cela ne prétéritera pas l'emploi, assure le directeur local. Nos nouvelles capacités de stockage nous permettent de conditionner davantage de pommes venues de la région, tandis qu'auparavant, nous déléguions près d'un tiers des activités de stockage et de conditionnement sur d'autres sites du groupe."
A Perroy, les architectes avaient pour contrainte de bâtir et remettre à neuf les frigos et moderniser la chaîne de traitement dans le même volume que les bâtiments précédents. "Malgré ces restrictions, Fenaco n'a pas hésité à moderniser le centre de Perroy pour conserver cet outil proche des producteurs concentrés sur La Côte, souligne Vincent Dornier. Cela marque sa volonté de maintenir la valeur ajoutée ici."
Pour ce faire, Fenaco n'a pas manqué d'ambition dans ses choix d'équipements. "Le transstockeur automatique, c'est quelque chose d'unique dans le do maine du fruit en Suisse" .