Les producteurs de lait suisse ont tiré la sonnette d'alarme lors d'un sommet de crise. Les prix actuels sont trop bas, de nombreuses exploitations ont du mal à couvrir leurs coûts. La branche réclame davantage de soutien de la Confédération, sous forme de subventions à l'exportation ou d'aide pour une campagne marketing.
Les dirigeants de la filière du lait se réunissaient vendredi à Berne en présence de politiques et de l'administration fédérale. Le but: débattre de la "situation difficile" du lait suisse et proposer des solutions.
"La situation est pour de nombreux paysans dramatique", a déploré le directeur de l'Union suisse des paysans (USP) Jacques Bourgeois. Le lait est beaucoup trop bon marché, les prix sont au même niveau qu'il y a 50 ans.
Conséquence: les revenus des producteurs sont en baisse et durant les quatre dernières années, leur nombre a diminué de 13%, ce qui correspond à quelque 3000 exploitations, a soutenu le conseiller national PLR fribourgeois.
Revendications
"Tout le monde s'accorde à dire que cela ne peut pas continuer ainsi", a enchaîné le président de l'USP et conseiller national Markus Ritter (PDC/SG). Et de présenter, de concert avec les Producteurs suisse de lait et l'Interprofession du lait (IP Lait), des revendications pour faire face à cette situation.
Des mesures à court terme doivent être prises par les instances politiques. Premièrement, les paiements de la Confédération au titre de contribution au bien-être des animaux pour leurs sorties régulières en plein air doivent être immédiatement augmentées. Ceci afin d'améliorer directement les revenus des producteurs de lait, selon Markus Ritter.
Subventions à l'exportation
Au-delà de ces mesures, les politiques doivent aussi revoir les conditions-cadre de la politique du lait et de la politique agricole, ont fait valoir les intervenants. Elles ne suffisent plus.
Ainsi, il faut une solution afin de remplacer les subventions à l'exportation dans les pays les plus pauvres, inscrites jusqu'il y a peu dans la loi dite chocolatière. L'OMC a interdit en décembre cette subvention. Le Conseil fédéral l'a biffée en conséquence.