Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Recherche : l'EPFL veut une solution politique urgente

Le président de l'EPFL, Patrick Aebischer, estime que ce sont les politiciens qui doivent intervenir pour que la recherche et la formation ne soient pas pénalisés par le vote suisse contre l'immigration massive. Selon, pour l'heure, les nouveaux site en Valais ou à Neuchâtel ne sont pas menacés.

23 févr. 2014, 11:12
Pour Patrick Aebischer, président de l'EPFL, "C'est une lente érosion qui nous attend. (...), mais aucun nouveau site de l'EPFL n'est menacé. Ni en Valais, ni à Neuchâtel, ni à Genève."

Patrick Aebischer se retrouve au coeur de la tourmente après le vote du 9 février sur l'immigration. Le président de l'EPFL dit attendre "du courage et de l’imagination pour trouver une solution pour la Croatie", la seule qui, selon lui, pourrait débloquer le dossier de la recherche et de la formation.

"L’EPFL essaie de s’engager, d’activer ses réseaux, d’informer nos collègues européens pour qu’ils informent à leur tour leurs politiciens", affirme Patrick Aebischer dans une interview au "Matin Dimanche". Toutefois, "c’est l’élément politique qui doit être résolu en urgence", assure-t-il.

Précipitation

Il y a une semaine, Simonetta Sommaruga a mis le holà à l'extension de l'accord de libre circulation à la Croatie, arguant que la Suisse n'était plus en mesure de le signer. Le président de l'EPFL parle de "précipitation problématique" de la Suisse.

"Les ordres de nous exclure d’Erasmus+ et de Horizon 2020 viennent des sphères politiques et non scientifiques", relève-t-il. Les autorités helvétiques doivent donc trouver un moyen de résoudre les différends sur le dossier croate afin de débloquer la crise impliquant la recherche et la formation.

Des centaines de millions de francs

M. Aebischer rejette les solutions autres que politiques pour la recherche et la formation. Financer directement les laboratoires suisses au lieu de cotiser pour l'UE ne marchera pas: le monde scientifique suisse étant très compétitif, "nous arrivions à amener plus d'argent que nous n'en mettions. C'est de l'ordre de 1,50 franc reçu pour 1 fr donné", explique-t-il.

Dans un tel cas de figure, il faudrait "que le Parlement mette plus d'argent" - des centaines de millions - et même ainsi, "il faudra encore attirer les meilleurs". "La Suisse est trop petite, la Suisse romande encore plus, pour avoir un bassin de recrutement suffisant pour une école de niveau international".

Impact économique

"Si je résume, l’Europe a mis en place des instruments de recherche performants qui n’existaient pas en 2004 et elle va continuer à le faire", poursuit le président de l'EPFL. "L’Europe a investi 50 milliards dans les sept dernières années, elle en met 80 pour 2014 à 2020. La compétitivité des pays sera donc très liée à ces fonds et la Suisse risque de ne pas en faire partie", déplore-t-il.

L'enjeu n'est pas que scientifique, mais économique également. "Sur l'arc lémanique, un tiers du PIB est lié à des hautes technologies. Et c'est bien parce que l'arc lémanique a des institutions de classe mondiale que c'est possible", souligne Patrick Aebischer.

Nouveau site pas menacé

A ses yeux, l'acceptation de l'initiative de l'UDC n'aura pas un impact dans l'immédiat. "C'est une lente érosion qui nous attend". A l'heure actuelle, "aucun nouveau site de l'EPFL n'est menacé. Ni en Valais, ni à Neuchâtel, ni à Genève. Il est certain que la Suisse verra une diminution de sa capacité à trouver des fonds à l'avenir. (...) Ce sont tous les sites de l'EPFL qui vont souffrir".

 

 
 
Votre publicité ici avec IMPACT_medias