Le groupe zurichois Tamedia signe une robuste performance au terme de 2011. Son bénéfice net a bondi de 61,4% en 2011, à 178,8 millions de francs. Son chiffre d'affaires a bondi de 48,3% en un an à 1,1 milliard, grâce notamment au rachat d'Edipresse.
"Notre entreprise a généré l'un des meilleurs résultats de son histoire, en termes d'activité opérationnelle ordinaire, a déclaré mercredi Pietro Supino, président du conseil d'administration de Tamedia.
L'apport d'Edipresse Suisse, consolidé pour la première fois, et d'autres acquisitions aux ventes du groupe se chiffrent à 348,4 millions de francs.
Nouvelle étape de la fusion, Edipresse Suisse se voit rebaptisée Tamedia Publications romandes, en raison de l'expiration des droits sur l'ancien nom, selon le directeur général de la maison mère, Martin Kall.
Le poids lourd de la presse suisse a fortement augmenté sa rentabilité. Son résultat opérationnel brut (EBITDA) a progressé de 54,8%, à 225,6 millions de francs. Le bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) s'est pour sa part hissé de 48,9%, à 168,8 millions.
Ventes de 21 médias et participations
Tamedia, qui se concentre désormais sur les titres grand public et les activités en ligne, a cédé l'an dernier 21 médias et participations. Le produit a atteint 103 millions, dont un gain comptable de 25,6 millions au titre de 2011.
L'éditeur zurichois a ainsi revendu toutes les stations de radio et de télévision et diverses revues spécialisées, dont "Terre et Nature" et la "Revue automobile".
Côté emplettes, l'éditeur a ajouté l'an dernier à son panier de titres romands la "Tribune des Arts" et "Bilan". Pour mémoire, il contrôle déjà "24 heures", la "Tribune de Genève", "Le Matin" et "Le Matin Dimanche" et détient des parts dans "Le Temps", "GHI" et "Lausanne Cités".
Pour tous les médias vendus, les acquéreurs ont repris l'ensemble des 293 collaborateurs, précise Martin Kall. Au final, les effectifs totaux du groupe ont gonflé de 53% à 3330 personnes.
Publicité et tirages en recul
Dans la presse régionale, les ventes ont été marquées par la morosité économique. Le recul des recettes publicitaires et des tirages, auquel s'ajoute la stagnation du lectorat, ont exigé l'an passé des mesures d'économies.
Si le chiffre d'affaires a augmenté de 56,4% à 618,2 millions de francs, c'est essentiellement grâce à l'intégration des médias régionaux et du centre d'impression en Suisse romande.
Côté presse nationale, les titres - parmi lesquels le quotidien zurichois "Tages-Anzeiger" - ont connu des sorts très divers. Le chiffre d'affaires du secteur a progressé de 45,8% à 449,2 millions de francs, grâce aux médias suprarégionaux romands, au gratuit "20 Minutes" francophone et à l'édition en italien, lancée en septembre au Tessin.
Médias numérique en verve
Le secteur numérique, avec entre autres "20 Minuten Online", "Newsnet", "search.ch" ou "homegate.ch", a quant à lui profité du déplacement de la publicité, affichant un chiffre d'affaires de 132,2 millions de francs, en hausse de 62,8%.
Sur l'année écoulée, Tamedia a grossi de 72% ses effectifs dans le secteur et investi plus de 10 millions dans ses plateformes, ce qui a grevé les résultats. Le défi majeur reste, selon Pietro Supino, comment tirer profit de l'utilisation "nomade" (via smartphones) des portails en ligne.
Mesures d'économies en vue
Pour l'exercice en cours, Pietro Supino se dit optimiste. Des mesures d'économies seront encore nécessaires, prédit-il, face aux changements structurels qui s'accélèrent. Mais il juge son groupe en bonne position.
Le conseil d'administration proposera un dividende de 5,75 francs par action, contre 4 francs un an plus tôt. Comme prévu, Martin Kall deviendra en 2013 administrateur et Christoph Tonini, actuel directeur adjoint, lui succédera.