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UBS «frustrée» par l'obstination de Raoul Weil

Martin Liechti, témoin à charge contre Raoul Weil, l'ancien banquier, UBS serait "frustrée" par l'obstination de Raoul Weil à conserver les comptes de riches Américains qui cherchaient à frauder le fisc.

28 oct. 2014, 08:22
Raoul Weil est accusé d'avoir aidé des Américains à dissimuler leurs avoirs au fisc des Etats-Unis.

UBS était "frustrée" par l'obstination de Raoul Weil à conserver les comptes de riches Américains qui cherchaient à frauder le fisc, a affirmé Martin Liechti, témoin à charge contre l'ancien banquier. Jugé en Floride, M. Weil risque jusqu'à cinq ans de prison.

"Il nous a fallu beaucoup de temps" pour convaincre Raoul Weil de la gravité de la situation, a affirmé lundi le témoin, cité à comparaître par la justice fédérale dans le procès intenté à Raoul Weil, qui se tient à Fort Lauderdale (Floride). "Nous n'avions pas l'impression que Weil était convaincu de la nécessité d'agir rapidement", a-t-il ajouté.

Il s'agissait du quatrième jour de témoignage pour Martin Liechti. Celui-ci était le responsable des opérations du numéro un bancaire helvétique en Amérique du Nord.

Le gouvernement fédéral compte sur Martin Liechti pour établir la culpabilité de Raoul Weil et prouver qu'il a aidé 20'000 clients américains à échapper au fisc, le privant de recettes se chiffrant à 20 milliards de dollars. Les avocats de la défense soutiennent que les irrégularités ont été commises par des subalternes sans que Raoul Weil ne soit au courant.

Témoignage contradictoire

Ils ont tenté de démontrer lundi les contradictions du témoignage de Martin Liechti. Ils ont ainsi relevé que celui-ci avait affirmé que les irrégularités concernant les clients avaient été portées à la connaissance de Raoul Weil au début de 2002 quand ce dernier était chef des opérations d'UBS en Europe et qu'il n'avait pas de rôle dans les opérations aux Etats-Unis.

De la même façon, ils se sont interrogés sur le fait que Martin Liechti ne se souvienne pas de courriers électroniques qui lui sont attribués et présentés comme preuve mais, en revanche, de conversations avec Raoul Weil dont il n'y a aucune trace écrite.

"Vous vous souvenez de conversations bilatérales", mais "pas de courriers électroniques que vous avez envoyés", s'est interrogé l'avocat Matthew Menchel, en interrogeant Martin Liechti.

Ressentiment en question

Lors de ses précédentes dépositions la semaine dernière, Martin Liechti avait décrit Raoul Weil comme un banquier ambitieux qui avait peur de perdre les comptes de ses clients aux Etats-Unis. Mais la défense l'a accusé d'avoir du ressentiment contre son ex-chef pour ne pas avoir connu une ascension aussi rapide que lui.

Le procès de l'ancien responsable de la gestion de fortune chez UBS a commencé le 14 octobre et doit durer un mois.

L'ex-banquier de 54 ans, ancien numéro trois d'UBS, a été arrêté il y a un an dans un hôtel à Bologne, en Italie, puis extradé aux Etats-Unis. UBS collabore depuis 2009 avec les enquêteurs du gouvernement américain après avoir payé une amende de 780 millions de dollars. Elle a ainsi remis aux autorités américaines les noms de milliers de clients soupçonnés d'avoir fraudé le fisc.

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