Kaspar Villiger, 70 ans, a décidé d'accélérer le changement de direction à la tête d'UBS et ne pas ne se présenter à sa propre succession lors de l'assemblée générale, a indiqué mardi le numéro un bancaire helvétique dans un communiqué.
Agé de 54 ans, Axel Weber est l'ancien président de la Bundesbank, la banque centrale allemande. Il était censé dans un premier temps devenir président d'UBS seulement à partir de 2013.
"Je suis fier de ce que nous avons réalisé durant cette période particulièrement éprouvante de l'histoire de notre entreprise. Je me réjouis de pouvoir annoncer aujourd'hui que deux professionnels très compétents, expérimentés, et dont les profils sont complémentaires, reprennent les rênes de la banque", a commenté Kaspar Villiger.
Besoin de stabilité
Ces nominations "confèrent à UBS la stabilité dont elle a besoin et clarifient la situation", a ajouté l'ancien conseiller fédéral, qui avait été nommé à la tête de la banque en 2009, succédant à Peter Kurer.
Alors en pleine tourmente, UBS avait accusé une perte historique de plus de 20 milliards de francs pour l'exercice 2008. La Confédération avait même dû voler au secours de l'établissement.
De son côté, le Tessinois Sergio Ermotti a succédé provisoirement à Oswald Grübel le 24 septembre. Artisan du redressement d'UBS, l'Allemand a jeté l'éponge, emporté par le scandale des transactions frauduleuses d'un courtier londonien.
Jusqu'à sa nomination, Sergio Ermotti n'était pas connu du grand public. Il dispose cependant d'une solide carrière bancaire, avec une expérience acquise aux Etats-Unis et en Italie. Agé de 51 ans, il a travaillé durant 18 ans pour la banque américaine Merrill Lynch, avant de rejoindre UniCredit, la première banque italienne.
En avril de cette année, il est entré à la direction générale d'UBS. Il s'y occupait des activités en Europe, Afrique et Moyen-Orient.
Nouvelle stratégie
Le conseil d'administration et le directoire d'UBS ont par ailleurs finalisé les plans relatifs au nouveau positionnement de la banque. Les détails seront présentés jeudi à New York, lors de la journée des investisseurs.
Les grandes lignes de la stratégie sont déjà connues. "Elle se concentre sur nos activités de gestion de fortune leader sur le marché et sur notre position de principale banque universelle de Suisse", a relevé Sergio Ermotti.
Le repositionnement concerne surtout la banque d'investissement, cause de bien des déboires pour la banque. L'unité, à l'origine des pertes abyssales durant la crise immobilière aux Etats-Unis, a été éclaboussée en septembre par les activités frauduleuses d'un trader à Londres.
La division à problèmes sera dorénavant "plus ciblée, moins complexe et moins gourmande en capital", a précisé Sergio Ermotti. Pour rappel, UBS a dégagé un bénéfice net de 1,02 milliard de francs au 3e trimestre, en dépit de la perte de 1,85 milliard de francs essuyée après les transactions non autorisées du courtier londonien.