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Un plan d'aide pour l'Espagne jusqu'à 100 milliards d'euros

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, s'est résignée aujourd'hui à lancer un appel à l'aide européenne pour ses banques, qui pourrait atteindre cent milliards d'euros. Ce scénario a longtemps été écarté à Madrid, mais est devenu inévitable face à l'aggravation de la crise de la dette.

09 juin 2012, 17:25
52% des Italiens et des 71% Grecs ne veulent pas lâcher la devise européenne.

Ce plan d'aide sera le quatrième pour un pays de la zone euro  depuis le début de cette crise fin 2009, après la Grèce, l'Irlande  et le Portugal. Il s'agira cette fois de renflouer le secteur bancaire de l'Espagne, asphyxié par son exposition à l'immobilier,  pour un montant évalué par l'Eurogroupe à cent milliards d'euros au  maximum.
L'Espagne va demander «une aide financière européenne» pour  redresser son secteur bancaire, a annoncé à Madrid le ministre de  l'Economie Luis de Guindos, après une réunion téléphonique des  ministres des Finances des 17 pays de la zone euro. Il a affirmé  qu'en échange, il n'y aura aucune condition de réformes économiques  «hors du domaine du secteur financier».
«Les conditions seront imposées aux banques, pas à la société  espagnole», a ajouté le ministre. Il a tenté de rassurer le pays, au  taux de chômage record de 24,44% et déjà soumis à une rude cure  d'austérité pour réduire son déficit public de 8,9% en 2011 à 5,3%  cette année.
 

Participation du FMI
«Cela n'a rien à voir avec un sauvetage», a insisté M. de  Guindos, précisant que l'aide sera réservée aux «30% (des banques)  qui ont le plus de difficultés», et identifiées comme telles dans le  rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié vendredi soir.
«Cette annonce est bonne pour l'économie espagnole et pour  l'avenir de la zone euro», «c'est un signal très positif sur la  volonté politique de toute la zone euro», a déclaré le ministre. Il  a nié fermement avoir subi la moindre pression de la part de ses  partenaires européens.
M. de Guindos a expliqué que cette aide serait considérée comme  de «la dette publique» espagnole, qui va donc augmenter, et «devra  absolument être remboursée». Elle sera injectée dans le fonds public  espagnol d'aide au secteur (Frob), qui attribuera cet argent aux  «banques qui le demandent», a-t-il expliqué. Le FMI participera au  plan d'aide, mais n'aura qu'un rôle de surveillance, selon deux  sources proches du dossier.
Quelques heures plus tôt, les ministres des Finances de la zone  euro avaient eu une vidéo-conférence pour dessiner les contours de  ce plan. «Il s'agira en fait d'un des plus grands sauvetages  financiers de l'histoire récente», avait souligné le premier  ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays ne fait pas partie  de l'Union monétaire.
 

Audit d'abord attendu
Quatrième économie de la zone euro, l'Espagne constitue en effet  12% du PIB de la zone euro, contre seulement 6% pour l'Irlande, le  Portugal et la Grèce réunis. Les plans de sauvetage de ces trois  pays ont coûté respectivement 85 milliards, 78 milliards et 292  milliards d'euros.
Jusqu'ici, Madrid s'était refusé à lancer un appel à l'aide de  crainte de se voir imposer, comme la Grèce, un programme qui irait  de pair avec des conditions strictes dictées par ses bailleurs de  fonds internationaux. Mais le gouvernement espagnol a dû plier, sous la pression extrême des marchés et de l'Europe, soucieux  probablement de régler le problème avant les élections en Grèce du  17 juin, de peur d'une contagion.
Le rapport du FMI a chiffré les besoins du secteur à au moins 40  milliards d'euros, mais la zone euro s'est dite prête à «répondre  favorablement à une demande d'aide» de l'Espagne en faveur de son  secteur bancaire et à lui prêter jusqu'à 100 milliards d'euros.  «C'est une somme maximum», a souligné Luis de Guindos, et, «très  clairement, il y a une marge de sécurité» dans ce chiffre.
Pour formuler une demande précise, Madrid attend, en plus du  rapport du FMI, les résultats de l'audit réalisé par les cabinets  allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman. Ils seront connus  «dans quelques jours», a indiqué le ministre.

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