Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Cameroun - Cinq ans de prison parce qu'homosexuels

Trois Camerounais, arrêtés en juillet, ont été condamnés mardi à la peine maximale, soit cinq ans de prison, pour homosexualité par la justice du Cameroun. La législation de ce pays interdit les pratiques homosexuelles à l'instar de la majorité des pays du continent africain.

24 nov. 2011, 06:54
69up6x0_

Le tribunal de première instance d'Ekounou (quartier de Yaoundé) a condamné mardi "les trois" personnes poursuivies pour homosexualité "à cinq ans de prison ferme et au paiement de 200'000 FCFA (370 francs) d'amende", a affirmé mercredi Me Michel Togué, un de leurs avocats, qui a fait appel de la décision.

Selon lui, deux des accusés étaient présents à l'audience et ont été reconduits à la prison tandis qu'un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre du troisième, absent. Selon la police, les trois hommes avaient été surpris alors qu'ils avaient des rapports sexuels à bord d'un véhicule dans le quartier Essos à Yaoundé en juillet.

Tous trois avaient été inculpés de "faits d'homosexualité". Deux des prévenus sont incarcérés depuis alors que le troisième avait bénéficié d'une mesure de liberté provisoire.

"C'est une mauvaise décision parce qu'il y a eu une violation flagrante des dispositions de la loi", a affirmé Me Togué selon lequel l'attitude et les commentaires du juge tout le long "des débats" laissaient "transparaître" qu'il est "homophobe".

"Lorsque le tribunal a rendu sa décision sur la culpabilité, la loi exige qu'il repasse la parole au ministère public pour requérir sur la peine, ce qui n'a pas été fait. La même loi stipule que le ministère public doit aussi se prononcer sur le passé pénal du prévenu, ce qui n'a pas été fait également", a-t-il poursuivi.

"Choquant et inacceptable"

"Ce n'est pas digne d'une justice moderne au service de la démocratie dans un pays comme le Cameroun. C'est une décision choquante et inacceptable", s'est insurgée, Me Alice Nkom, présidente de l'Association pour la défense des droits des homosexuels (Adefho).

L'avocate s'est aussi montrée critique envers le juge. Elle s'est référée aux propos du président de la République Paul Biya, "qui continue à dire que ça (l'homosexualité) relève de la vie privée".

Trente-huit des 53 Etats africains ont des lois pénalisant l'homosexualité. Et la tendance est à la sévérité, comme au Burundi qui a créé en 2009 une peine de prison pour punir les relations entre partenaires du même sexe.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias