«Effacer l’historique»
Toujours critiques, Benoît Delépine et Gustave Kervern cultivent un humour indispensable. Dans «Effacer l’historique», ils dénoncent toute la folie de la consommation en ligne, des réseaux sociaux et de l’ubérisation. Rencontre.
Pourquoi aborder le tout-numérique?
Gustave Kervern (GK): L’idée était de nous venger de tout ce que ce monde-là nous fait subir. C’est un projet de vengeance! Artistiquement, c’est le dodo, l’animal dont on parle dans le film, qui nous a inspirés: le dodo est de la famille des pigeons et on se fait vraiment pigeonner…
Comment avez-vous recueilli vos idées?
Benoît Delépine (BD): On est partis de choses qui nous sont arrivées. On s’est raconté les galères avec les changements de forfaits, les mutuelles… On n’y comprenait plus rien. Il y a un terme pour ça: «l’illectronisme». C’est un néologisme qui qualifie les personnes malhabiles avec le numérique. On pensait que ça n’arrivait qu’à nous et on...