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Fin des «Années bonheur» pour Patrick Sébastien

Après la dernière du «Plus grand cabaret du monde» samedi dernier, l’animateur de 64 ans fera ses adieux à la télévision le 11 mai prochain, après avoir été évincé par France 2. Cela faisait 23 ans qu’il y divertissait public et téléspectateurs.

09 mai 2019, 12:04
Patrick Sébastien a démarré comme imitateur dans des cabarets dans les années 1970, avant d'entamer une longue carrière à la télévision, surtout dans la variété.

Fini les «années bonheur» pour Patrick Sébastien: l’animateur qui incarnait depuis 23 ans les divertissements populaires sur France 2 fera samedi soir ses adieux aux téléspectateurs du service public.

Après qu’il s’est plaint de la diminution du nombre de ses émissions en prime time, la direction de France Télévisions avait décidé en octobre de ne pas le reconduire à la rentrée 2019. Ce qu’il a qualifié d’éviction «injuste» pour les téléspectateurs. Ils étaient 2,8 millions pour la dernière du «Plus grand cabaret du monde» samedi dernier.

L’animateur de 65 ans, figure du service public depuis 1996, a affirmé à TV Magazine n’avoir reçu aucune proposition d’une autre chaîne. Mais celui qui s’est décrit comme un «vieux con qu’on va mettre provisoirement à la retraite», n’a pas l’intention de lâcher le micro.

 

 

Les sardines

Il sortira à la rentrée «Différent», un album garanti sans chansons de fêtes. Depuis plusieurs mois, il livre sur scène ses confidences dans le spectacle «Avant que j’oublie» – qu’il présentera notamment fin mai à Champéry (VS). Il garde aussi le contact avec ses fidèles sur YouTube et enchaînera cet été avec une nouvelle tournée de concerts.

L’auteur et interprète de chansons festives comme «Le petit bonhomme en mousse» ou «Les sardines» vient s’ajouter à la liste «d’hommes blancs de plus de 50 ans» – selon les termes de Delphine Ernotte – qui ont fait les frais du renouvellement impulsé depuis quatre ans par la patronne de France Télévisions, dont David Pujadas ou Julien Lepers.

 

 

De son vrai nom Patrick Boutot, le natif de Brive-la-Gaillarde a démarré comme imitateur dans des cabarets dans les années 1970, avant d’entamer une longue carrière à la télévision, surtout dans la variété.

Lui qui reconnaît n’avoir «jamais été à la mode» a toujours défendu ce genre mal-aimé dans certaines sphères, contre les «ronchons», «grincheux» et autres «prétentieux» qu’il moque dans «Tourner les serviettes». Un titre popularisé par la star de C8 Cyril Hanouna, avec qui il revendique sa proximité.

Record du PAF

Dans les années 1980 et 1990, il s’impose comme l’un des animateurs phares de TF1, spécialisé dans les parodies et les sketches. Il triomphe en 1992 avec «Le grand bluff», dans laquelle il trompe d’autres animateurs grâce à des déguisements époustouflants de réalisme.

Avec 17,5 millions de téléspectateurs et une part de marché stratosphérique (74%), l’émission établit un record d’audience, battu seulement en 1998 par la finale de la Coupe du monde de football. Elle reste le divertissement le plus regardé de l’histoire du PAF.

En 1995, il écope d’une amende pour «provocation à la haine raciale», pour «casser du noir», une parodie du tube de Patrick Bruel dans laquelle il imitait Jean-Marie Le Pen.

Une audience qui s’essouffle

L’année d’après, il quitte TF1 pour France 2 et y lance plusieurs divertissements populaires, comme «Fiesta», «Le plus grand cabaret du monde» et en 2006 «Les Années bonheur».

Des locomotives d’audience pour le service public, même si leurs performances finissent par s’essouffler. Et il y a deux ans, Patrick Sébastien échoue à se relancer dans les sketchs avec «Le grand burlesque», stoppé au bout d’un numéro.

Chanteur, producteur d’humoristes et réalisateur d’un film, sa vie a été racontée dans plusieurs livres. Elle a été marquée par le décès de son fils Sébastien, fauché à 19 ans dans un accident de moto. Il l’avait eu à 17 ans et s’en était inspiré pour choisir son nom de scène. Quatre fois marié, il a eu trois autres enfants.

Il se méfie beaucoup de la politique, même s’il apprécie Jacques Chirac, autre corrézien bon vivant, et brocarde les politiciens dans sa chanson «Si tu pouvais fermer ta gueule…» Il a même tenté de secouer le cocotier avec le «DARD» (Droit au respect et à la dignité), un mouvement «citoyen» et «humaniste» lancé en 2010, mais arrêté au bout de quelques mois.

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