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Les abeilles sont désormais protégées par une loi

Les apiculteurs vaudois tirent la sonnette d'alarme. Cet hiver, les populations d'abeilles ont fortement diminué.

22 mai 2012, 14:50
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Entre 40’000 et 60’000 colonies d'abeilles sur 190’000 auraient disparu durant l’année écoulée, soit 20 à 30% des effectifs. Normalement ce taux n’atteint que 5 à 10%. Au début du printemps, ces insectes ont même snobés les fleurs de pissenlits, fait inhabituel. Une situation autant néfaste pour les apiculteurs que pour les producteurs de fruits, incapables de trouver des colonies capables de polleniser leurs vergers.

Face à cet état de fait, le canton de Vaud a décidé de protéger ses «stations de fécondation de reines»: celle de l’Hongrin, près des Mosses, et celle de Vermeillez dans le Jura autour desquelles des zones d’interdiction de déplacer des ruches ont été établies. Des mesures similaires sont à l’état de discussions ou sont déjà rentrées en vigueur dans d’autres cantons, dans le but de protéger les espèces indigènes.

Retour sur la situation avec Jakob Troxler, président d’Apisuisse et de la Fédération vaudoise des apiculteurs.

Jakob Troxler, quel est le rôle de ces stations de fécondation?

Grâce à des procédures de sélection, elles permettent de développer des lignées d’abeilles plus résistantes et plus tolérantes. Le but est de pouvoir offrir des races pures aux apiculteurs. On y élève des mâles propres à assurer la fécondation des reines qu’ils nous amènent. C’est la solution que préconise l’Office fédéral de l’agriculture face aux disparitions de colonies. Il s’agit aussi d’éviter l’importation d’abeilles étrangères, qui apportent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

Pourquoi est-il si important de protéger ces secteurs, notamment celui de l’Hongrin ?

Pour obtenir le taux de 95% de pureté exigé, il faut choisir des régions isolées. Le problème de l’Hongrin était que certaines zones alentours étaient habitées par d’autres espèces, et la pureté des reines élevées dans la station de fécondation n’étaient donc pas assurées. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait d’abord été abandonnée. Le travail qui y était effectué était inutile. Pour éviter que d’autres agriculteurs viennent dans les alentours, il fallait donc légiférer.

Comment explique-t-on l’augmentation des disparitions des colonies?

On compte une douzaine de facteurs différents. Il est difficile de les hiérarchiser. On note toutefois que les varroas, une variété d’acarien, transmettent des virus de plus en plus virulents aux abeilles. Il semblerait que celui-ci ait muté durant ces dernières années. Certains pesticides posent aussi problème, car ils dérèglent le système nerveux de ces insectes.

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