Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Procréation obligatoire pour tous et fantaisie assistée

La Genevoise Cynthia Jhaveri publie le premier tome d’une trilogie dystopique qui vise le public jeune adulte. Fantastique et romantique à souhait, il devrait plaire.

09 sept. 2019, 18:00
Cynthia Jhaveri.

Quand une Romande issue d’un père d’origine indienne et d’une mère suisse alémanique se met à écrire un roman dans la lignée de «Hunger Games», cela donne «Les Enfants de l’avenir», un petit livre qui se dévore facilement, sur les aventures de Kara, élevée par des parents aimants dans un régime où le mariage et la procréation d’au moins quatre enfants sont obligatoires. Quand on lui présente le prétendant de la dernière chance, elle se révolte et finit dans un camp pour jeunes rebelles, où elle rencontre Cory, un révolté imprudent, avant d’être prise en chasse par le sombre Hawk. Suspense, premiers émois, et un deuxième tome à venir en janvier 2020.


Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre?

J’ai eu l’idée en 2015, en observant les gens autour de moi, et à cause d’un ressenti personnel. Il existe une très forte pression sociale pour que les gens se marient et fassent des enfants. C’est pour cette raison que j’ai imaginé ce monde où, à la suite d’une chute de la natalité, un régime autoritaire oblige les garçons et les filles à avoir au moins quatre enfants. Il y a deux lectures possibles des «Enfants de l’avenir». Une première, divertissante, et une deuxième, critique. 


Quel est son genre?

C’est une dystopie. Une des premières est «Le Meilleur des mondes» d’Aldous Huxley. Et le genre a été popularisé auprès des jeunes par «Le Passeur» de Lois Lowry en 1993 qui a lancé cette vague. En tout cas dans le monde anglo-saxon, parce que cette littérature est une rareté de la part d’un auteur romand!


Pour quel public avez-vous écrit «Les Enfants de l’avenir»?

Le public jeune adulte est assez large. Il s’étend de 15 à 30 ans. C’est un public qui m’intéresse parce que c’est un âge où on change beaucoup. Comme le livre est «soft», on peut le lire dès 11 ans. Et beaucoup d’adultes ont beaucoup aimé les livres dans le genre de «Twilight» et de «Hunger Games». 


D’où viennent vos idées?

De mon imagination fertile! J’écris depuis que j’ai 8 ans. Mais une tante m’a fait comprendre que ce n’était pas lucratif. J’ai bifurqué vers le journalisme à 13 ans. Aujourd’hui je me consacre à l’écriture et je suis fière de réaliser ce rêve d’enfant. 


D’où viennent vos personnages?

L’héroïne me ressemble un peu. Physiquement, avec ses yeux noisette et ses cheveux noirs, mais aussi au niveau du caractère, parce qu’elle est forte et déterminée. Elle est rebelle sans le savoir, uniquement lorsque l’adversité survient. Et les personnages masculins, Hawk, le chasseur lancé à ses trousses, et Cory, le jeune homme bien sous tous rapports, viennent de mon imagination.


Quels sont vos messages dans ce livre?

J’aimerais que les jeunes comprennent que les acquis des femmes viennent de nos mères et de nos grands-mères, qu’ils sont donc assez récents et qu’ils peuvent disparaître. D’ailleurs le droit à l’avortement est actuellement contesté aux USA. Comme je l’ai dit, je voulais parler de la pression sociale à se mettre en couple et à faire des enfants, mais je voulais aussi parler du droit à la différence, sans dévoiler trop de l’intrigue, et du consumérisme. Contrairement à «1984», où les gens sont contraints par la force, dans «Les Enfants de l’avenir», les gens ne luttent pas parce qu’ils sont choyés matériellement par le système.


Quels sont vos moments préférés pour écrire?

N’importe quelle heure. Mais plutôt la journée, parce que si j’écris le soir, l’histoire continue dans mon esprit, et me crée des insomnies. Je commence par noter des idées sur des carnets, et généralement quand je me mets sur mon ordinateur, les mots coulent à flots, et si je ne me force pas à faire une pause pour manger, je peux écrire sept heures d’affilée.


Qui est votre premier lecteur?

Mon mari. Je ne peux pas lui donner mon texte tant qu’il n’est pas abouti, par contre je le lui raconte au fur et à mesure de l’écriture, et je regarde ses réactions. D’ailleurs j’ai dédié le premier tome à mon mari et à mon père. Quand je lui avais dit que je voulais être écrivaine à 8ans, il m’avait dit qu’il ne doutait pas de mon succès. Il n’est plus là aujourd’hui, mais il serait très heureux.

 


«Les Enfants de l’avenir»

Cynthia Jhaveri, Ed. Eclectica, 126 p.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias