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Alimentation: "un chocolat peut être l’un des meilleurs aliments préventifs"

Durant une conférence à Genève, l’ancien patron de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe, a assuré que la multinationale peut allier santé et aliments liés à la malbouffe. Pour lutter contre l’obésité, le défi principal sera de réduire le sucre et le sel dans les produits.

15 janv. 2019, 16:17
L'ancien patron autrichien de Nestlé, Peter Brabeck-Letmath, était invité par la Chambre de commerce et d'industrie France Suisse pour promouvoir son livre sur la nutrition.

Le géant agroalimentaire Nestlé peut très bien conserver des marques et produits associés à la malbouffe, tout en luttant contre l’obésité, à en croire Peter Brabeck-Letmathe. «Il n’y a pas de mauvais produits, il n’y a que des mauvais régimes (alimentaires)», a affirmé mardi le président émérite de la multinationale veveysane lors d’une conférence à Genève.

C’est la dose qui fait le poison, a semblé dire l’ancien grand patron de Nestlé. «Les produits en soi ne sont ni bons, ni mauvais. Un chocolat peut être l’un des meilleurs aliments préventifs», a-t-il lancé, s’exprimant sur le sujet à titre personnel. «Depuis des années, mon petit-déjeuner consiste en une tasse de café et quelques morceaux de chocolat noir.»

En revanche, ingurgiter deux kilos de chocolat par jour peut causer des problèmes de santé, a déclaré l’ex-dirigeant autrichien, invité par la Chambre de commerce et d’industrie France Suisse pour promouvoir son livre sur la nutrition.

Réduire le sel et le sucre

En termes de lutte contre l’obésité et les maladies causées par une mauvaise alimentation, le principal défi posé à l’industrie agroalimentaire sera de réduire les quantités de sel et de sucre dans les produits, a expliqué Peter Brabeck. Un processus déjà entamé chez Nestlé, qui a réduit d’un tiers la quantité de sucre dans ses produits alimentaires entre 2000 et 2010.

 

 

Par ailleurs, le géant veveysan a élaboré un sucre à charge calorique réduite, dont la sensation en bouche est identique au produit classique. «Ce nouveau sucre est utilisé aujourd’hui dans un chocolat destiné spécialement aux enfants», a souligné M. Brabeck.

Médecins suisses mal formés

Le conférencier ne voit donc pas de contradiction entre la vente de barres chocolatées et le domaine d’activité Nutrition, santé et bien-être, dans lequel Nestlé fonde de grands espoirs.

Lors de sa présentation, Peter Brabeck a démontré comment une alimentation adaptée peut avoir un impact sur la santé. Il a évoqué le cas extrême d’un enfant britannique atteint d’épilepsie réfractaire souffrant de 20 crises par jour. Un régime à forte teneur en graisse a permis au bambin de réduire le nombre d’épisodes à 2-3 par an et retrouver ainsi une vie normale, a assuré Peter Brabeck.

Répondant à une question du public, l’ex-PDG de Nestlé a regretté un manque de formation des médecins sur la nutrition en Suisse. «C’est très difficile pour les médecins de vous donner des recommandations alimentaires nutritionnelles. Même au niveau hospitalier, le niveau est décevant. Je peux le dire sur la base de mon expérience personnelle.» L’ex-dirigeant a été gravement atteint dans sa santé en 2014. Il a gardé ses fonctions au sein du groupe malgré le traitement lourd auquel il a été soumis.

Peter Brabeck est président émérite de Nestlé après son retrait de la présidence au printemps 2017. Il a également cumulé les fonctions de président et directeur général entre 2005 et 2008.

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