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Amiante: la Suisse veut aider les victimes

L'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger dirigera une table ronde réunissant les victimes, les entreprises, les syndicats et les autorités concernées par les contaminations à l'amiante.

25 févr. 2015, 15:45
Au moins 120 personnes tombent malade chaque année en Suisse à cause de l'amiante.

L'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger dirigera une table ronde sur l'amiante. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de mettre sur pied un tel organe afin de trouver des solutions permettant d'aider financièrement les victimes de ce matériau.

Les malades de l'amiante ne sont pas tous logés à la même enseigne: ceux qui ont contracté leur pathologie hors du cadre professionnel touchent des prestations moins avantageuses. La table ronde veut les aider en associant victimes, entreprises, syndicats et autorités.

Environ 120 personnes tombent chaque année malade à cause de l'amiante en Suisse, notamment d'une tumeur maligne de la plèvre et du péritoine. Parmi elles, entre 20 et 30 sont touchées hors du monde professionnel: des indépendants, des bricoleurs, ou encore des victimes habitant près d'entreprises utilisant ce matériau.

Cette deuxième catégorie ne bénéficie donc pas de la couverture de l'assurance accident obligatoire. Elle doit se rabattre sur l'assurance maladie ou l'assurance invalidité (AI), dont les prestations s'avèrent moins élevées, explique le gouvernement mercredi.

Afin de venir en aide à ces malades, le ministre de la santé Alain Berset a concrétisé la solution évoquée en octobre dernier: créer une table ronde avec les principaux acteurs. Cet organe aura pour mission d'améliorer la situation financière des personnes concernées en trouvant des consensus entre les participants.

Prescription débattue au Parlement

L'amiante occupe également le Parlement. Le Conseil national a proposé en septembre de porter de 10 à 20 ans le délai de prescription absolu pour les cas de dommages corporels. Il revoyait ainsi le projet du Conseil fédéral à la baisse, le gouvernement ayant envisagé une durée de 30 ans au cours de laquelle les victimes pouvaient exiger réparation.

Un laps de temps jugé insuffisant par certains. En effet, le mésothéliome malin de la plèvre ou du péritoine met en moyenne 35 ans à se déclarer depuis l'exposition à l'amiante. Autre problème: l'entreprise responsable a pu entretemps faire faillite.

En octobre, le Conseil fédéral avait refusé de mettre sur pied un fonds public. Il estimait que l'Etat ne doit pas assumer une responsabilité relevant du secteur privé.

Eternit et Schmidheiny

La création de la table ronde intervient alors que l'affaire Eternit n'est pas encore close. Le procureur de Turin a demandé lundi le renvoi devant la justice de l'homme d'affaires suisse Stephan Schmidheiny.

Il l'accuse d'homicide volontaire aggravé pour la mort de 258 personnes, entre 1989 et 2014, dans les régions où se trouvaient des usines d'amiante du groupe Eternit.

Le milliardaire suisse avait été condamné en appel à 18 ans de prison pour la mort de près de 3000 personnes en Italie. Mais la plus haute juridiction transalpine avait annulé ce verdict et acquitté l'accusé, jugeant les faits prescrits.

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