Les femmes sont-elles l'avenir de la Tunisie? "Oui, mais c'est le genre de slogan que j'évite devant mes collègues islamistes d'Ennahda" , répond en éclatant de rire Selma Mabrouk. Le 14 janvier 2011, jour de la fuite de l'ancien président Ben Ali, Selma a décidé de suspendre ses activités de médecin pour entrer en politique. Elle est l'une des 17 députées du parti Ettakatol (centre gauche) à l'Assemblée constituante élue le 23 octobre 2011. Ettakatol a noué une alliance avec Ennahda, "qui met parfois mes nerfs à rude épreuve" , confesse la jeune femme. Selma est aussi l'une des 22 membres de la commission Droits et libertés qui a accouché le mois dernier d'un projet d'article incendiaire car il substitue au principe de l'égalité des sexes celui de "complémentarité" . Au palais du Bardo, où siège l'Assemblée, le diable se cache souvent dans les détails.
En Tunisie, la femme jouit...