Un clic. Une mosaïque d'images apparaît à l'écran. Une ado abusée dans un salon, un enfant ligoté, une fillette en train de faire une fellation... "Comment j'arrive à travailler avec ça? Je les vois sans les voir. Il y a comme un filtre qui se fait" , dit Gilles, spécialiste en monitoring. Silence. Le grand mince à lunettes ajoute: "Je suis père d'une fillette" .
Le jeune informaticien passe au crible quelques-unes des milliers de dénonciations d'internautes qui arrivent chaque année au Service national de coordination de la lutte contre la criminalité sur internet (Scoci). C'est l'heure de pointe. Les voitures défilent dehors comme les images insoutenables dans son bureau en banlieue bernoise. "Beaucoup de ces sites internet sont hébergés à l'étranger. Dans ce cas, nous échangeons les fichiers avec les polices des pays concernés via Europol ou Interpol."
Ils infiltrent les forums
A quelques pas, dans un bureau voisin,...