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Ebola: le vaccin testé à Genève donne des résultats encourageants

Les tests d'un vaccin expérimental contre Ebola effectués par les Hôpitaux universitaires de Genève donnent des résultats très positifs.

02 avr. 2015, 07:40
Le vaccin a été testé sur 20 volontaires aux Etats-Unis. Ils ont produit des anticorps dans le mois qui a suivi.

Le vaccin expérimental VSV-ZEBOV contre le virus Ebola, qui a été testé ces derniers mois par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a donné des résultats très positifs. Le produit a engendré une réponse immunitaire chez les quelque 150 volontaires à qui il a été injecté.

Ces personnes ont produit des anticorps capables de neutraliser le virus, a expliqué mercredi la professeure Claire-Anne Siegrist, responsable du centre de vaccinologie des HUG. En revanche, les chercheurs des HUG ignorent encore si le vaccin constitue une protection pour l'être humain.

"Nous ne savons pas le taux d'anticorps nécessaire qui permettrait de protéger une personne saine ayant un contact avec une personne infectée par Ebola", a relevé Mme Siegrist. Des études d'efficacité, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), doivent maintenant être menées en Afrique, dans les pays où sévit encore le virus.

Des effets inattendus

Les tests aux HUG ont permis de montrer que 9 personnes sur 10 ont eu des courbatures et une sensation de fièvre après avoir été vaccinées avec le VSV-ZEBOV. Ces symptômes, considérés comme normaux, ont rapidement disparu. En revanche, les médecins ne s'attendaient pas à voir des volontaires se plaindre de l'apparition de nouvelles courbatures dix jours après la vaccination. Ces maux ont mis une dizaine de jours à s'estomper.

Des volontaires ont aussi souffert de légères dermatites, aux pieds notamment. Pour le moment, les spécialistes ignorent pourquoi certaines personnes ont réagi ainsi, alors que d'autres ont subi le vaccin sans encombre. Ces différences feront l'objet d'analyses plus approfondies dans les mois qui viennent aux HUG. Les investigations continuent, a souligné Mme Siegrist.

L'âge moyen des 158 volontaires qui ont joué les cobayes pour tester ce vaccin expérimental s'élevait à 42 ans. Parmi les volontaires se trouvaient 60% d'hommes. Quatre personnes sur dix avaient des risques d'être exposées au virus Ebola, car déployables dans des pays infectés.

Une flambée sans précédent

Le professeur Laurent Kaiser, chef du service des maladies infectieuses aux HUG, a rappelé le caractère exceptionnel de la dernière flambée d'Ebola en Afrique. De 1976 à 2013, seuls 2500 cas d'infection avaient été enregistrés. Ce chiffre a depuis explosé. Aujourd'hui, le nombre de personnes qui ont été touchées s'élève à 25'000.

Le virus s'est notamment propagé en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Au Libéria et en Sierra Leone, la situation est actuellement sous contrôle. En revanche, elle l'est un peu moins en Guinée, pour des raisons dures à expliquer, si ce n'est que ce pays est plus vaste que les deux autres, avec des régions rurales souvent difficiles d'accès.

Un autre vaccin expérimental, le ChAd3, est testé au CHUV, à Lausanne. L'évaluation du produit touche à sa fin et les résultats vont rendus publics prochainement. Ce vaccin, tout comme le VSV-ZEBOV est sûr. Les résultats des essais effectués aux HUG ont été publiés dans la revue spécialisée "New England Journal of Medicine".

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