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Fumée passive: le personnel des cafés a gagné trois ans de vie depuis 2010

L'interdiction de fumer entrée en vigueur en 2010 est bonne pour la santé du personnel des cafés-restaurants.

30 août 2012, 13:15
Les cigarettes s'éteindront si l'on ne tire pas dessus.

L'interdiction de fumer entrée en vigueur en 2010 est bonne pour la santé du personnel des cafés-restaurants. Une étude de l'Institut tropical et de santé publique (Swiss TPH) à Bâle sur la base d'indicateurs cardio-vasculaires montre un gain équivalent à trois années de vie.

Cette étude baptisée "Cohort Study on Smokefree Intervention in Bars and Restaurants" (Cosibar) a porté sur une centaine de volontaires dans trois cantons (BS,BL,ZH), principalement des serveurs et serveuses, mais aussi des cuisiniers aidant au service dans de plus petits établissements.

Les sujets ont subi un premier examen médical en 2010, avant l'entrée en vigueur de l'interdiction le 1er mai, puis deux autres six et douze mois plus tard. En résumé, les effets de la disparition de la fumée sur les participants équivalent à un vieillissement ralenti de trois ans, a indiqué à l'ats Martin Röösli, du Swiss TPH.

Avant l'interdiction, les employés inhalaient passivement l'équivalent de cinq cigarettes par jour. Après, cette exposition a été divisée par seize, comme l'ont montré les badges de mesure que portaient les volontaires.

Résultats significatifs

Selon M. Röösli, les résultats sont significatifs. Chez 56 des participants, un changement a pu être constaté. Ceux chez qui aucune modification n'a été relevée continuaient pour certains à travailler dans des locaux avec fumée, alors que d'autres travaillaient auparavant déjà dans des établissements non fumeurs.

Concrètement, les chercheurs ont analysé la variabilité du rythme cardiaque et la vitesse de l'onde de pouls, qui donnent des indications sur le risque d'infarctus et d'artériosclérose. Dans les établissements avec fumée, ces valeurs ne se sont pas améliorées.

L'étude est particulièrement pertinente car les diverses règlementations cantonales ont permis d'évaluer des personnes travaillant dans différents environnements, souligne l'Université de Bâle dans un communiqué. L'âge, le sexe, le poids et la pression artérielle des sujets ont été pris en considération, de même que les variations saisonnières.

Rapport final attendu

Ces travaux ont été présentés jeudi à Lausanne dans le cadre de la Conférence de santé publique suisse 2012. L'évaluation de la capacité pulmonaire des participants n'est pas encore terminée. Ces résultats seront publiés dans le rapport final de l'étude Cosibar, attendu d'ici la fin de l'année.

L'Institut universitaire romand de santé au travail a participé à ces travaux, de même que les Universités de Bâle, à laquelle est rattaché le Swiss TPH, et Zurich. Le peuple se prononce le 23 septembre sur l'initiative contre le tabagisme passif, qui vise à interdire tous les restaurants fumeurs restants, ainsi que les fumoirs avec service.

De précédentes études dans d'autres cantons avaient tiré des conclusions similaires l'an dernier déjà. A Genève, on relevait une baisse des hospitalisations pour infarctus (-7%) ou affections respiratoires (-19%). Le canton des Grisons a aussi constaté une chute des infarctus (-20%) à l'hôpital de Coire.

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