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Gare aux bactéries persistantes qui se nichent dans les cellules

Les antibiotiques ne permettent pas de se débarrasser à coup sûr de toutes les bactéries. Une étude propose de laisser le système immunitaire s'y attaquer.

10 mars 2014, 13:31
Certains antibiotiques doivent être pris sur plusieurs jours, alors même qu'ils agissent en quelques minutes ou quelques heures, pour suivre le développement de la bactérie.

Les antibiotiques tuent les bactéries qui se multiplient. Mais certaines d'entre elles sont capables de rester à l'intérieur de la cellule sans se diviser et échappent ainsi à l'action du médicament. Des chercheurs zurichois suggèrent de stimuler les cellules dendritiques du système immunitaire pour les éliminer.

Ce phénomène appelé persistance diffère de la résistance bactérienne due à des mutations génétiques. Les antibiotiques sont pratiquement inefficaces contre de telles bactéries qui se reproduisent lentement.

L'équipe de Wolf-Dietrich Hardt, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a infecté des souris avec des salmonelles avant de les traiter avec un antibiotique à large spectre d'usage courant, la Ciprofloxacine. Ils ont observé comment les cellules dendritiques absorbaient en elles une petite partie des germes.

Comme l'écrivent les chercheurs dans la revue "PLOS Pathogens", certaines des bactéries ont alors cessé de se multiplier, restant simplement à l'intérieur de la cellule. Ces bactéries persistantes peuvent toutefois se retransformer en agent infectieux à croissance rapide, provoquant une rechute dès l'arrêt de l'antibiotique.

Traitement sur plusieurs jours

C'est pourquoi la Ciprofloxacine et d'autres antibiotiques doivent en règle générale être pris sur plusieurs jours, alors même qu'ils agissent en quelques minutes ou quelques heures, explique le Pr Hardt, cité lundi dans un communiqué de l'EPFZ.

Dans leur étude, les scientifiques ont montré qu'il est possible avec certaines substances d'inciter les cellules dendritiques à éliminer les bactéries persistantes. Ils évoquent d'autres pistes, comme des médicaments ciblant spécifiquement les bactéries à croissance lente, ou les activant afin qu'elles répondent à l'action des antibiotiques.

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