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L’antidouleur Voltaren augmenterait sensiblement les risques de maladies cardiovasculaires

C’est l’un des antidouleurs les plus vendus au monde. Le Voltaren, fabriqué par le Bâlois Novartis, est pointé du doigt par une étude danoise parue dans le British Medical Journal. Les conclusions? Les risques de développer une maladie cardiovasculaire augmentent fortement chez ses utilisateurs.

18 oct. 2018, 08:43
L'utilisation du Voltaren n'est pas anodine, en particulier chez les patients à risque.

Le Voltaren – ou sa molécule active, le diclofénac – est l’un des antidouleurs les plus connus et les plus vendus à travers le monde. Des millions de patients utilisent ce produit phare du laboratoire bâlois Novartis. Il sert à peu près à soulager tous les maux: de tête, de dents, de dos, aux articulations… il fait aussi baisser la fièvre. Le médicament miracle en quelque sorte.

Mais, il y a quelques semaines, une étude danoise est venue ternir un tableau qui semblait parfait. Trois chercheurs se sont plongés dans plus de 250 études publiées entre 1996 et 2016 afin de déterminer quels étaient les risques liés à son utilisation par rapport à d’autres antidouleurs comme le paracétamol ou l’ibuprofène. Ils ont publié leurs résultats dans le British Medical Journal et ils sont pour le moins inquiétants. 

Jusqu’à 50% de risques supplémentaires

Selon eux, le Voltaren est à l’origine d’un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires, comme la fibrillation artérielle, l’infarctus du myocarde, l’arrêt cardiaque ou l’AVC. Et ce, dans des proportions très importantes. Ainsi, un patient qui prend du Voltaren durant un mois aura 20% de risques de plus que quelqu’un qui est traité au paracétamol ou à l’ibuprofène. Ça grimpe à 30% si on compare avec les utilisateurs d’un autre antidouleur, le naproxène et même à 50% par rapport à une personne qui ne prendrait aucun traitement antidouleur. Les gels et les pommades ne sont pas concernés par cette étude.

L’anti-inflammatoire calme la douleur, mais, dans le même temps, il peut être à l’origine de saignements à l’intérieur de l’estomac ou provoquer des caillots, qui bouchent veines et artères.

Dangereux pour la faune aussi

Le site français Science et Avenir rappelle que le diclofenac avait été mis en cause, il y a une quinzaine d’années dans la quasi-disparition des vautours en Inde. Les chercheurs s’étaient rendu compte que les rapaces mangeaient de la viande d’animaux traités aux anti-inflammatoires. Le Voltaren avait finalement été interdit dans la médecine vétérinaire.

 

Pas sans ordonnance

En conclusion de leur étude, les Danois affirment qu’il est grand temps de réduire l’utilisation du diclofénac. «Il ne devrait pas être vendu sans ordonnance, et, lorsqu’il est prescrit, il devrait être accompagné d’une notice qui avertit clairement le patient des risques potentiels.»

Nos confrères du Temps ont également relayé cette étude dans leurs colonnes. Ils ont interrogé le Dr Jules Desmeules, chef du service de pharmacologie des HUG. S’il confirme que le risque cardiovasculaire est réel, il rappelle néanmoins que le diclofénac est souvent utilisé à son dosage maximal et que c’est peut-être sur ce point qu’il faudrait agir. Selon lui, le principe de précaution doit s’appliquer: «Ce travail nous conforte dans l’idée que le paracétamol reste très certainement le meilleur choix antalgique pour les personnes à risque»

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