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La communauté juive commémore samedi les 75 ans de la "Nuit de Cristal"

C'est samedi que la communauté juive commémore les 75 ans de la "Nuit de Cristal". Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, le régime nazi a incendié et détruit synagogues et commerces juifs.

07 nov. 2013, 13:11
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, les Nazis ont incendié des synagogues allemandes, ont détruit des commerces juifs et assassiné un grand nombre de citoyens juifs.

La communauté juive commémore samedi les 75 ans de la "Nuit de Cristal", le grand pogrom qui a eu lieu avant la Shoah. En Suisse, les lumières des synagogues resteront allumées dans la nuit de vendredi à samedi en signe de souvenir.

"Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, les Nazis ont incendié la quasi-totalité des synagogues allemandes, ont détruit des commerces juifs et assassiné un grand nombre de citoyens juifs", a rappelé jeudi la Fédération suisse des communautés israélites dans un communiqué. Elle souligne que "la communauté juive de Suisse a été épargnée par ces terribles événements et les synagogues, dont certaines sont plus que centenaires, sont restées intactes".

Un pays métamorphosé

Septante-cinq ans après la "Nuit de Cristal", les Juifs sont désormais environ 200'000 à vivre outre-Rhin, selon le Conseil central des Juifs en Allemagne. Un chiffre qui fait de cette communauté la troisième d'Europe, derrière la Grande-Bretagne et la France, selon le ministère allemand de l'Intérieur.

Une situation impensable après la chute du IIIème Reich. En 1950, seuls 15'000 Juifs vivaient encore en Allemagne, contre 560'000 en 1933.

L'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler marqua le début des heures les plus sombres de l'histoire allemande. La "Nuit de Cristal", le 9 novembre 1938, montra à la face du monde la violence antisémite du régime nazi qui atteindra son paroxysme dans les camps d'extermination.

Haine de l'Allemagne

"Après la guerre, les quelques Juifs qui vivaient en Allemagne, dans un pays encore plein de nazis, détestaient les Allemands. Une haine qu'ils ont transmise à leurs enfants", constate David Ranan, descendant d'Allemands né en Israël et auteur d'un ouvrage qui paraîtra fin novembre sur les jeunes Juifs qui vivent actuellement en Allemagne.

Une situation décrite également par le fondateur du magazine "Jewish Voice From Germany" (La voix juive d'Allemagne), Rafael Seligmann, dans un entretien à l'AFP: "Quand je suis arrivé d'Israël en 1957 en Allemagne, ce fut pour moi, en tant que petit garçon, dramatique".

La troisième génération après les camps a en revanche grandi sans haine, ajoute-t-il après avoir interviewé une cinquantaine de jeunes Juifs allemands. "Ils se sentent différents mais pas étrangers en Allemagne", résume-t-il.

Soutien permanent de Berlin

Avant la chute du Mur de Berlin, la communauté juive comptait moins de 30'000 membres et était menacée de disparition. Tout changea après 1989, quand l'Allemagne, en raison de sa responsabilité historique, offrit la possibilité aux Juifs originaires des pays de l'ancienne Union soviétique de venir s'installer chez elle.

Près de 200'000 d'entre eux, essentiellement motivés par des raisons économiques, y émigrèrent alors. Les accueillir, "c'était aussi une façon pour le gouvernement allemand de montrer que le pays était enfin devenu respectable", estime David Ranan.

L'intégration de ces nouveaux arrivants qui ne parlaient pas allemand ne fut guère simple. L'Allemagne n'a cependant eu de cesse de soutenir le renouveau de la communauté juive ces vingt dernières années. Ont ainsi été érigées ou rouvertes de nombreuses synagogues, comme l'illustre la restauration en 2007 de celle de la Rykestrasse, dans le centre de Berlin, la plus grande du pays, et des séminaires rabbiniques ont été créés.

Polémique autour de la circoncision

En 2012, le jugement d'un tribunal de Cologne avait néanmoins créé une polémique internationale en déclarant hors la loi et passible de poursuites pénales la circoncision des enfants pour motif religieux.

Un verdict qui a conduit l'Allemagne à se doter d'une loi autorisant la circoncision des enfants pour motifs religieux. "Cette loi était une façon de dire aux Juifs et aux quatre millions de musulmans vivant en Allemagne, 'vous êtes les bienvenus'", estime Rafael Seligmann.

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