Un acte officiel de contrition de la France sur son passé, c'est du jamais vu depuis les années Chirac. Lors du quinquennat précédent, en effet, Nicolas Sarkozy avait prohibé toute repentance mémorielle, notion qu'il abhorrait. Hier, en revanche, l'Assemblée nationale a voté, à une large majorité, une résolution reconnaissant solennellement que "l'État a manqué à sa responsabilité morale" envers plus d'un millier d'enfants de la République.
Ces enfants, ce sont plus de 1600 jeunes de l'île de La Réunion (département d'outre mer, situé dans l'océan Indien), dotés du statut de pupilles de la nation. Entre 1963 et 1982, ils avaient quitté leur terre d'origine et leurs familles, et été transférés en métropole.
L'objectif était double. D'une part, atténuer la démographie galopante et la grande précarité qui, depuis les années 1950, frappait l'île. D'autre part, pallier les problèmes démographiques en sens inverse auxquels étaient confrontés les 64 départements ruraux de métropole...