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La pollution, l'ennemie des cardiaques

La pollution entraînerait une mortalité accrue après un infarctus du myocarde ou une angine de poitrine.

20 févr. 2013, 07:06
epa03551505 A general view over buildings and industrial facilities during fog and smog in Skopje, the capital of The Former Yugoslav Republic of Macedonia, FYROM, on 23 January 2013. Although automated monitoring systems have been installed in the late 1990' to control the concentration of various pollutant chemicals in the air, Skopje still is suffering of severe air pollution and was - according to reports in British media - said to be one of the three most polluted cities in Europe. High air pollution concentration especially in the winter season and during inversion weather are said to be caused by additional emmissions from heating facilities.  EPA/GEORGI LICOVSKI

L'exposition à la pollution de l'air entraînerait une mortalité accrue pour les personnes ayant eu un infarctus du myocarde ou une angine de poitrine. C'est ce qu'indique une étude publiée mercredi par la revue European Heart Journal.

Réalisée sur 154'204 patients britanniques hospitalisés après un accident ou malaise cardiaque entre 2004 et 2007, l'étude a montré que le taux de mortalité augmentait en même temps qu'une exposition accrue aux particules fines PM 2,5, des particules respirables ayant un diamètre de 2,5 micromètres ou moins, soit 30 fois moins qu'un cheveu.

Ces particules pénètrent dans l'appareil respiratoire plus profondément que les particules plus larges. Elles proviennent principalement de la circulation automobile et de l'industrie. Le taux de particules fines s'exprime sous la forme de microgrammes par mètre cube.

"Nous avons découvert que pour chaque hausse de 10 õg/m3 de PM 2,5, le taux de mortalité augmentait de 20%", précise le Dr Cathryn Tonne, une épidémiologiste londonienne, qui a codirigé les travaux avec Paul Wilkinson, professeur d'épidémiologie à Londres.

Les deux chercheurs ont estimé que le taux de mortalité aurait été réduit de 12% si les patients n'avaient pas été exposés à la pollution atmosphérique, tandis que 4783 décès seraient intervenus plus tardivement.

Peu d'études

La pollution de l'air est fortement soupçonnée de jouer un rôle dans les maladies cardiaques mais peu d'études avaient étudié son impact sur la survie après un infarctus du myocarde.

Les chercheurs britanniques ont bénéficié d'informations médicales détaillées sur les 154'000 patients hospitalisés après un infarctus. Mais ils n'ont pas pu obtenir les causes exactes des 39'863 décès intervenus entre 2004 et 2007 - ce qui constitue une limite de l'étude - même s'ils suspectent la majorité d'entre eux d'être liés à la maladie cardiaque.

L'exposition à la pollution a par ailleurs été évaluée uniquement en fonction du lieu de résidence, sans prendre en compte d'éventuels déplacements.

Réduction rapidement payante

"Le message le plus important est que la réduction de la pollution dans les zones métropolitaines diminue la mortalité cardiovasculaire dans un laps de temps de seulement quelques années", relève le Pr Pier Mannucci de Milan dans un commentaire joint à l'étude.

Le Dr Tonne a indiqué que peu de recherches existaient sur les grandes villes des pays en développement, où le niveau de pollution est en général bien supérieur et où le pourcentage des maladies cardiovasculaires augmente rapidement.

"Quand vous pensez qu'à Milan, on s'inquiète lorsque les concentrations de particules fines PM 2,5 atteignent 100, alors qu'elle peuvent atteindre 1000 en Chine, vous avez une idée de la différence en termes de risques et d'effets sur la santé", relève de son côté le Pr Mannucci.

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