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Les abus d'alcool coûte des milliards aux Suisses

Absentéisme au travail, délits, maladies et troubles neuropsychiatriques, l'alcool engendre de nombreux coûts sociaux.

20 mars 2014, 11:06
Résultats des achats-tests d'alcool aux jeunes de moins de 16 ans en ville de Neuchâtel. Pas moins de 57% des établissements ont servi ou vendu de l'alcool.

Les abus d'alcool ne sont pas seulement dangereux pour la santé, ils grèvent également le porte-monnaie des entreprises et touchent toute l'économie. En Suisse, les coûts sociaux liés à la consommation d'alcool ont ainsi atteint 4,2 milliards de francs en 2010.

Ce montant représente 0,7% du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse. Cela correspond à 632 francs par actif, si l'on prend en compte les 6,7 millions de personnes âgées de plus de 15 ans, détaille la seule étude sur le sujet en Suisse. Publiée jeudi par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), elle se base sur un questionnaire réalisé en 2010 dans les entreprises.

Perte de main-d'oeuvre et absentéisme

Selon les auteurs de l'étude, la consommation d'alcool n'a pas seulement des conséquences sur les coûts de la santé, mais elle conduit surtout à une perte de productivité des entreprises.

Elle touche également l'économie dans son ensemble, notamment à cause des décès prématurés, qui représentent une perte de main-d'oeuvre. "Il est dans l'intérêt de tous de diminuer ces coûts", affirme jeudi l'OFSP dans un communiqué.

Le monde économique a payé un lourd tribut: 3,4 milliards de francs, soit 80% des 4,2 milliards de francs. Ces pertes sont principalement dues à l'absentéisme et à des capacités de travail réduites suite à des maladies liées à l'alcool. La consommation d'alcool a ainsi fait perdre 1,7 milliard de francs en 2010 aux seules entreprises.

L'économie de manière générale n'est pas en reste, puisque des pertes indirectes de 1,7 milliard de francs sont liées aux décès prématurés et aux départs en retraite anticipée, selon les auteurs de l'étude.

Sevrage, accidents et délits

Les coûts directs (dépenses de santé et dépenses dues au délits commis sous l'influence de l'alcool) représentent quant à eux 20% du montant total, précise l'étude. La facture pour la santé s'est ainsi élevée à 613 millions de francs en 2010, environ 1% des dépenses totales de santé en Suisse cette année-là.

Dans ce domaine, les troubles neuropsychiatriques (syndrome de sevrage d'alcool et troubles du comportement) sont arrivés largement en tête des coûts, avec 273 millions. Suivent les blessures dues aux accidents (171 millions) et les cancers (78 millions).

La consommation abusive d'alcool favorise également les actes de violence ou la conduite en état d'ivresse. Ainsi, les coûts liés aux poursuites pénales pour ce type de délits ont encore alourdi la facture de 251 millions de francs, selon l'étude.

Les hommes coûtent plus

Les femmes et les hommes ne sont pas égaux dans le domaine. Ces derniers présentent des coûts largement plus élevés. Une différence que l'étude explique en partie par la consommation d'alcool plus élevée chez les hommes. Les pertes de productivité sont également plus élevées, car "les hommes travaillent plus souvent à temps complet, avec un salaire moyen plus élevé", écrivent les auteurs.

En comparaison internationale, avec des coûts représentant 0,7% du PIB, la Suisse est "dans la plage inférieure", selon les chercheurs. La plupart des autres pays ont en effet des taux compris entre 1% et 2%, indiquent-ils, sans donner d'exemples.

L'étude a permis d'évaluer le temps total perdu en raison de l'alcool et donc les pertes de productivité dues aux décès prématurés, aux maladies, aux absences, aux capacités réduites, ainsi qu'aux départs anticipés à la retraite.

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