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Les dépendants à la cigarette pourront peut-être bientôt se faire vacciner.

L'industrie du tabac doit frémir. Des chercheurs annoncent en effet la possible mise sur le marché, dans 5 ans, d'un vaccin contre le tabac.

05 juil. 2012, 08:48
En matière de fumée passive, la Suisse est en retard par rapport à d'autres pays européens, souligne les citoyens à l'origine de l'initiative fédérale.

Un vaccin contre le tabac ? L’idée n’est pas nouvelle. Cela fait déjà plus de 10 ans que des chercheurs testent ce dit vaccin sur des souris. Car, le moins que l’on puisse dire, c’est que les traitements existants n’apportent pas satisfaction, tant il semble difficile pour les fumeurs d’abandonner la cigarette.

Résultat probant

Les tests effectués sur des souris sont encourageant. Ils diminuent de 85% la part de nicotine présente dans le cerveau.

Méthodes actuelles

Quand un fumeur inhale, la nicotine passe des poumons au sang en quelques secondes, puis la drogue atteint le cerveau. C'est pour combattre l'effet addictif que les chercheurs ont eu l'idée de produire des anticorps qui, une fois développés, empêcheraient la nicotine d'exciter les neurones.

En 2005, un premier vaccin est présenté par la firme suisse, Cytos, puis racheté en 2007 par Novartis. Mais les essais cliniques révèlent d'importants effets secondaires et la production d'anticorps est jugée insuffisante.

En 2009, c'est au tour du laboratoire britannique GSK d'annoncer la production du NicVAX. Deux ans plus tard, le vaccin ne donne pas non plu satisfaction. Seul 11 % des participants à l'essai clinique ont cessé de fumer un an après... soit autant que les personnes ayant reçu le placebo.

Nouveau vaccin

Les chercheurs américains du Cornell Medical College de New York ont utilisé un nouveau procédé : la thérapie génique. Cette méthode consiste à introduire non pas l'anticorps, mais son gène, dans les cellules de l'organisme.

D'après l'étude publiée dans la revue médicale Science Translational Medicine, l'équipe a mis au point un petit virus ADN non pathogène, appelé virus adéno-associé (AVV), qui sert de vecteur au transfert de gènes. Les scientifiques ont ensuite injecté ce vecteur à des souris dépendantes à la nicotine.

Les rongeurs ont alors produit une multitude d'anticorps qui, une fois dans le sang, se lient à la nicotine et l'empêchent d'atteindre le cerveau. Résultats, les chercheurs ont constaté une baisse de 85 % du niveau de nicotine dans le cerveau des cobayes. Une fois vaccinée, alors que l'on continue à lui donner de la nicotine, la souris ne manifeste plus aucun effet physiologique. 

"D'après ce que nous avons vu, la meilleure façon de traiter l'addiction chronique à la nicotine, c'est de faire patrouiller ces anticorps, des sortes de Pac-man [personnage mythique de jeux vidéo] qui nettoient le sang avant même que la nicotine puisse avoir le moindre effet biologique", explique à la BB le professeur Ronald Crystal, qui a dirigé les recherches.

Effet du vaccin

Avec ce vaccin, "les gens ne ressentiront aucun plaisir à recommencer à fumr, ce qui les aidera à perdre l'habitude", indique le professeur. "Nous avons bon espoir que ce genre de stratégie vaccinale puisse au final aider les millions de fumeurs qui ont essayé d'arrêter, épuisant toutes les méthodes disponibles sur le marché, sans succès, à cause de la force de leur addiction", poursuit-il. 

Pour autant, si une majorité de fumeurs est dépendante physiquement, elle l'est aussi psychologiquement. Or, si le plaisir purement physiologique disparaît, rien ne dit que le réflexe du fumeur, de sortir prendre une pause pour s'en griller une, disparaîtra. 

Administration préventive ?

Si les enfants sont vaccinés contre le tétanos qui tue 500 000 personnes par an dans le monde, il semblerait logique faire de même pour le tabac, première cause de mortalité, qui cause la mort de 5 millions de personnes, selon l'OMS.

Sous couvert de longues études établissant un bon rapport bénéfice/risque, le vaccin pourrait un jour être administré aux adolescents qui n'ont jamais fumé, avance le docteur Véronique Nguyen dans Le quotidien du médecin. 

Disponibilité

Les chercheurs prévoient de tester la thérapie génique chez le rat et les primates avant de pouvoir l'évaluer chez l'homme. Dans une interview à un site médical américain, le professeur Crystal explique qu'il faudra deux ans avant de pouvoir développer le vaccin pour l'homme, puis les études prendront trois à quatre ans. S'il donne satisfaction lors des essais cliniques, le vaccin anti-nicotine sera disponible d'ici cinq à sept ans.

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