Les personnes qui ont vécu des situations stressantes pendant leur enfance pourraient vieillir plus vite que les autres. C'est ce que révèle une étude publiée en début de semaine dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Les chercheurs de l'université British Columbia à Vancouver se sont penchés sur le lien entre les traumatismes enfantins et la longueur des télomères, des éléments des chromosomes qui indiquent l'état de vieillissement de la cellule, rapporte le magazine Sciences et Avenir.
Les scientifiques ont analysé le passé d'environ 4'600 volontaires et comparé les télomères de leurs glandes salivaires. Ils ont notamment porté leur attention sur les situations stressantes qu'ils pourraient avoir vécues, telles que l'alcoolisme des parents, les difficultés financières ou encore les violences ou abus sexuels. Résultat: les personnes qui ont vécu ces traumatismes ont des télomères plus courts que les autres, de 11% par événement stressant. L'importance de ces événements a également son impact. Les télomères sont davantage touchés lors de stress psychologiques ou sociaux que lors de difficultés financières par exemple.
Aucun lien de cause à effet ne peut être réellement affirmé. Néanmoins, les chercheurs estiment que les hormones libérées lors de traumatismes pourraient provoquer l'usure des cellules, surtout si les situations stressantes sont fréquentes et intenses. Cela ne veut pour autant pas dire que toutes les personnes ayant vécu une enfance difficile vont forcément vieillir plus rapidement.