L'homme est affalé sur une banquette. Inerte, comme s'il ne sentait pas les morsures du froid ce mardi soir sur le quai de la gare de Renens. "Bonsoir monsieur, vous allez bien? Vous dormez ici cette nuit?", s'inquiètent Isabelle et Richard, en poussant la porte de l'abri en verre. L'individu vêtu d'un pull en laine émerge difficilement de son sommeil, la tête ankylosée. Il répond dans un allemand écorché qu'il a "un peu bu" et qu'il a raté son train pour La Sarraz. Le suivant arrivera à l'aube. Il n'est que minuit et demi et le mercure a franchi les -3 degrés.
En gare de Renens, le dialogue se poursuit. "Vous êtes sûr que vous voulez rester là?", demande Richard. "Nous pouvons vous reconduire chez vous." L'homme balaie de la main la proposition. Il cède toutefois sur un point: le sac de couchage fourni par le tandem.
Urgences sociales
Des...