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Mediator: une large majorité des demandes d'indemnisation rejetée

La grande majorité des demandes d'indemnisation des victimes présumées du médicament Mediator ont été rejetées par les experts désignés par le gouvernement.

03 oct. 2012, 16:45
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712 des 831 dossiers Mediator examinés depuis septembre ont été rejetés, soit 85% du total des demandes d'indemnisations, et, quand un lien entre le médicament des laboratoires Servier et une maladie a été reconnu, les experts de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) ont retenu une incapacité limitée en majorité entre 5% et 10%, annonce Le Parisien mercredi.

Des associations de victimes ont confirmé ces informations.
 
Le président de l'Association des victimes de l'isoméride et du Mediator (Avim), qui a déposé environ 1200 dossiers, a confirmé ces chiffres, qu'il a recoupés avec ceux, similaires, d'autres associations présentant des plaintes.
 
Sur les 1200 dossiers portés par son association, à ce jour "il y en a 44 qui ont été examinés dont 40 ont été rejetés, et 4 acceptés", a déclaré le docteur Dominique-Michel Courtois, ce qui démontre selon lui "la vitesse à laquelle les dossiers sont traités".
 
Il affirme en outre que les règles ont été changées en cours de route et que le lien de causalité entre la prise du Mediator et la pathologie valvulaire a été remis en cause.
 
"Plus compliqué que prévu"
 
"Il nous reste quelques milliers de dossiers à examiner. Il est donc trop tôt pour établir un bilan", déclare le directeur de l'Oniam, Eric Rance, cité par "Le Parisien". "Il est vrai cependant que la situation est plus compliquée que prévu."
 
Le gouvernement avait décidé en avril la création d'un fonds l'indemnisation, permettant aux victimes de s'adresser directement à l'Oniam. Servier refusait d'assumer seul l'indemnisation inconditionnelle des victimes du Mediator et avait proposé un fonds de 20 millions d'euros à condition que les victimes présumées renoncent à toute poursuite judiciaire à son encontre.
 
Obstacles juridiques
 
Par ailleurs, Jacques Servier, ses sociétés et des dirigeants sont mis en examen depuis fin 2011 pour "tromperie et escroquerie", soupçonnés d'avoir dissimulé les caractéristiques du Mediator, présenté comme antidiabétique mais prescrit comme coupe-faim, et d'avoir caché les risques identifiés dans les années 1990.
 
Prescrit à des millions de personnes de 1976 à 2009, le Mediator pourrait avoir fait de 500 à 2000 morts, selon des rapports officiels.
 
Servier et leur président-fondateur avaient obtenu fin mai le renvoi de leur procès pour "tromperie aggravée".
 
Le tribunal de Nanterre avait retenu une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), portant sur la coexistence entre cette procédure et une information judiciaire en cours à Paris sur les mêmes faits, ce qui, selon les prévenus, porte atteinte à leurs droits.
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