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Peu fiables, les tests VIH à domicile sont déconseillés en Suisse

La Commission fédérale pour la santé sexuelle s'est félicité que les tests de dépistage du VIH soient interdits en Suisse. L'efficacité de certains produits est douteuse.

10 avr. 2013, 15:32
Aux Etats-Unis, le test est en vente libre depuis l'année dernière. En Suisse, on peut se le procurer sur internet uniquement.

Les tests de dépistage du VIH à domicile, en vente libre aux Etats-Unis depuis l'an dernier et disponibles sur internet, ne sont pas recommandables. Ils sont interdits de vente en Suisse et c'est très bien comme cela, a indiqué mercredi la Commission fédérale pour la santé sexuelle (CFSS).

Le diagnostic, le conseil et la thérapie de maladies infectieuses aussi graves que le sida doivent assurer un certain niveau de qualité, ce qui n'est pas le cas de ces tests pour l'instant, écrit la CFSS dans une prise de position adoptée au terme de sa séance du 13 mars dernier.
 
Actuellement, l'ordonnance sur les dispositifs médicaux (ODim) interdit de remettre à des privés des tests diagnostics pour maladies transmissibles. Il n'est toutefois pas illégal d'utiliser de tels tests achetés sur internet, écrit la CFSS.
 
La commission conseille a quiconque utilise un tel autodiagnostic de se rendre tout de même à une consultation professionnelle sur le VIH. "Je ne crois pas que ce soit bon si quelqu'un constate seul à la maison qu'il est séropositif", a expliqué Roger Staub, responsable de la section Promotion et prévention à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ou si l'appareil donne pour une personne séropositive un résultat négatif.
 
Selon M. Staub, "le test en laboratoire est plus sûr que l'autodiagnostic et les conseils prodigués par un spécialiste meilleurs qu'un mode d'emploi". Il n'y a donc aucune raison de changer le système car "les désavantages dominent".
 
Tester plus de gens
 
L'agence américaine des médicaments FDA a autorisé les autodiagnostics VIH en juillet 2012. Elle espère ainsi que davantage de gens connaitront leur statut sérologique et que par conséquent la transmission du virus en sera réduite. L'Union européenne ne s'est pas encore prononcée.
 
Selon une étude canadienne publiée la semaine dernière dans la revue "PLOS Medicine", ces tests seraient assez précis et bien acceptés par la population. Toutefois, les autodiagnostics sans conseil ont moins bien identifié la maladie que ceux avec conseil.
 
FRC: résultats désastreux
 
Pour M. Staub, il faut oublier en particulier les autotests vendus sur internet. La Fédération romande des consommateurs (FRC) s'est livrée récemment avec l'OFSP à un comparatif portant sur 40 de ces produits, et les résultats sont jugés "catastrophiques".
 
Ainsi, seuls 21 autodiagnostics se sont avérés fiables, 7 affichant un résultat erroné. Pour 3 appareils, des éléments manquaient dans l'emballage et le reste des échantillons posait des problèmes, par exemple en n'affichant pas le résultat correct après le temps voulu.
 
En outre, 5 commandes ont bien été encaissées par les sociétés en ligne, mais les clients n'en ont jamais vu la couleur. Aucun des 20 sites internet sélectionnés par la FRC ne s'est soucié de l'interdiction de livrer à un client privé suisse un tel autotest.
 
En toute sécurité
 
La FRC souligne enfin qu'en Suisse, un dépistage ad hoc avec conseils coûte en moyenne environ 50 francs. Or les prix des tests faisant l'objet du comparatif oscillaient entre 28 et 92 francs.
 
L'OFSP rappelle également qu'un dépistage du virus de l'immunodéficience humaine peut exclure l'infection au VIH en toute sécurité trois mois après un rapport sexuel non protégé. Une personne qui fait le test trop tôt peut donc se bercer d'un faux sentiment de sécurité.

Le test à domicile comment ça marche?

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