Les particules fines issues de la combustion du kérosène dans les réacteurs des avions affectent les poumons autant que celles des moteurs essence ou diesel. Des chercheurs bernois se sont penchés sur ce sujet encore largement inexploré.
Outre les sources de particules déjà étudiées comme les chauffages, l'industrie et la circulation routière, l'aviation pose un problème toujours plus important à mesure que s’intensifie le trafic aérien, a indiqué jeudi l'Université de Berne dans un communiqué.
Une équipe dirigée par Marianne Geiser, chercheuse en pneumologie à l’Université de Berne, avec des collègues de l’Empa à Dübendorf (ZH) et de la Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest (FHNW), a réalisé une simulation qui a mis en évidence la nocivité pour les cellules pulmonaires des particules de suie primaires issues de la combustion du kérosène dans les turboréacteurs.
Danger pour les poumons
Une inhalation directe de ces particules solides à proximité du réacteur peut notamment causer des réactions inflammatoires. Les chercheurs montrent dans la revue Nature Communications Biology que les effets néfastes dépendent aussi du régime des réacteurs, de la composition du combustible et de la structure des particules.
Ces dernières sont généralement ultrafines, inférieures à 100 nanomètres. À titre de comparaison, le diamètre d’un cheveu humain est d’environ 80'000 nanomètres. Une fois inhalées, elles se déposent dans les voies respiratoires. Chez les personnes en bonne santé, le système immunitaire neutralise rapidement ces dépôts et les élimine des poumons.
Mais si les particules parviennent à passer outre, elles risquent d’endommager le tissu pulmonaire de façon irréparable. Un processus identifié lors d’expériences antérieures sur les particules produites par des moteurs essence et diesel.