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Réseaux de soins vers une meilleure prise en charge des patients

En votation le 17 juin, la promotion des réseaux de soins vise une meilleure coordination des patients.

11 avr. 2012, 08:23
Ce projet, aussi appelé "managed care", vise à promouvoir les réseaux regroupant médecins et autres fournisseurs de prestations médicales. Le patient y est suivi du début à la fin du traitement. Pour inciter les assurés à adhérer à un réseau, le projet passe par le porte-monnaie. Ceux qui joueront le jeu continueront à payer une quote-part de 10% de leur facture une fois la franchise atteinte, mais avec un maximum de 500 francs par année, contre 700 actuellement. Pour les autres, la quote-part grimpera à 15% avec un maximum de 1000 francs par année.

La promotion des réseaux de soins, en votation le 17 juin, vise une prise en charge mieux coordonnée des patients. Les assurés qui ne souhaitent pas adhérer à ce système pour garder la liberté de choix de leur médecin seront toutefois "punis" financièrement.

Ce projet, aussi appelé "managed care", vise à promouvoir les réseaux regroupant médecins et autres fournisseurs de prestations médicales. Le patient y est suivi du début à la fin du traitement. Il doit d'abord s'adresser à un généraliste, qui peut ensuite l'aiguiller sur un spécialiste si nécessaire.

Pour inciter les assurés à adhérer à un réseau, le projet passe par le porte-monnaie. Ceux qui joueront le jeu continueront à payer une quote-part de 10% de leur facture une fois la franchise atteinte, mais avec un maximum de 500 francs par année, contre 700 actuellement. Pour les autres, la quote-part grimpera à 15% avec un maximum de 1000 francs par année.

Cette pénalisation financière est considérée comme "raisonnable" par le Conseil fédéral, un avis partagé par la Fédération suisse des patients (FSP) et l'organisation faîtière des assureurs maladie (santésuisse). Pour Jacques de Haller, président de la Fédération des médecins suisses (FMH), qui a participé au lancement du référendum, il s'agit au contraire du "principal problème", a-t-il dit à l'ats.

Liberté cher payée

"Les assurés sont financièrement forcés de renoncer au libre choix du médecin", dénonce-t-il. Car "une partie de la population ne va pas pouvoir se l'offrir". M. de Haller regrette que l'on pénalise ceux qui tiennent à garder une certaine liberté au lieu de récompenser par une quote-part plus basse ceux qui acceptent d'y renoncer.

Les gens qui ont un médecin de famille depuis 20 ans n'ont pas envie de changer parce qu'il n'est pas dans un réseau, argumente le président de la FMH. Et d'ajouter que cette restriction ne concerne pas que le médecin, mais aussi d'autres prestataires de soins adhérant au réseau, comme le physiothérapeute, l'hôpital ou l'établissement médico-social (EMS).

Valérie Legrand-Germanier, spécialiste de la santé à la Fédération romande des consommateurs (FRC) - favorable à la réforme -, minimise ces craintes: "Près de 40% des patients ont déjà renoncé au libre choix du médecin en adhérant à une forme de réseau, et ils ne sont pas mal soignés".

Qualité en question

S'agissant de la qualité des soins, Jean-François Steiert, vice-président de la FSP, Anne Durrer, porte-parole de santésuisse, et Valérie Legrand-Germanier sont unanimes à considérer les réseaux comme un facteur d'amélioration.

"Avoir un médecin qui coordonne le tout est un très grand avantage, notamment pour les malades graves et chroniques. Cela permet d'éviter des doublons ou des examens inutiles", dit Mme Durrer. Et Mme Legrand-Germanier de renchérir: "'Managed care' n'est pas synonyme de 'bas coûts'. Les réseaux de soins à Genève fonctionnent très bien".

Si Jacques de Haller se dit aussi favorable au principe des réseaux, il estime au contraire que le modèle adopté va entraîner une baisse de la qualité. Les réseaux se verront imposer un budget annuel, ce qui risque d'entraîner un rationnement. "On pourrait mettre une prothèse de hanche de moins bonne qualité car on est au bout du budget".

Pas de rationnement

Cette menace est réfutée catégoriquement par Anne Durrer, qui assure que même si le budget est dépassé, les prestations seront toujours remboursées. "Ces budgets doivent permettre une meilleure maîtrise des coûts, mais sans rationnement", indique la porte-parole de santésuisse. La FRC, de son côté, ne connaît aucun exemple de rationnement dans les réseaux existants, souligne Valérie Legrand-Germanier.

Et la spécialiste de relever que la révision de la loi interdira aux assureurs de posséder un réseau de soins ou d'y investir, ce qui garantira l'indépendance médicale. Jean-François Steiert salue également le fait que la Confédération pourra mieux surveiller les contrats passés entre les assureurs et les réseaux de soins et imposer ainsi certains critères de qualité.

Pour l'heure, environ 1,3 million d'habitants sont assurés dans des réseaux, qui permettent de payer des primes d'assurance plus basses. Ce qui est "irritant", selon M. Steiert, c'est qu'ils sont encore peu répandus en Suisse romande et au Tessin et dans les régions périphériques, d'où un manque d'équité. La révision de la loi permettra d'en généraliser l'accès, se réjouit-il.

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