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Santé: en Suisse, chez les plus de 65 ans, une personne sur cinq prend des somnifères

70'000 personnes établies en Suisse de plus de 65 ans ont été passées sous la loupe par des chercheurs. Le résultat de leur étude est accablant: 20% d'entre elles consomme régulièrement des somnifères et des anxiolytiques. .

12 janv. 2020, 13:04
Les cantons latins, le Valais en tête, sont davantage concernés par ce phénomène (illustration).

La consommation de somnifères chez les personnes âgées est trop élevée en Suisse, notamment chez les femmes, selon une étude. Une personne de plus de 65 ans sur cinq a pris des benzodiazépines en 2017. Leur consommation est plus élevée dans les cantons latins.

L'étude, publiée dans la revue BMJ Open et dont Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung se font l'écho dans leur édition dominicale, a été menée par le Centre universitaire de médecine générale et santé publique de Lausanne (Unisanté). Ce dernier a analysé des données anonymisées de 2017 de la caisse maladie Groupe Mutuel.

Près de 70’000 personnes étudiées

Au total, 69'005 personnes âgées de plus de 65 ans d'Argovie, de Bâle-Ville, de Fribourg, de Genève, du Jura, de Neuchâtel, du Tessin, de Vaud et du Valais ont été prises en compte dans la recherche. Ces cantons n'autorisent pas la vente directe de médicaments par les médecins.

Les benzodiazépines, qui comprennent entre autres le Xanax et le Temesta, sont utilisés notamment comme somnifères ou anxiolytiques. Ils ont cependant des effets indésirables qui augmentent avec l'âge et ne doivent pas être pris pendant des périodes prolongées, écrit Swiss Medical Board dans un communiqué publié sur son site internet.

Forte consommation en Valais

Dans le détail, l'enquête d'Unisanté montre que la prescription de benzodiazépines augmente avec l'âge, 15,9% des 60-65 ans en consommant, 22,5% des 75-80 ans et jusqu'à un quart des plus de 80 ans. Les femmes (25,1%) consomment près de deux fois plus souvent de benzodiazépines que les hommes (14,6%). Les personnes inscrites auprès du Groupe Mutuel avec une franchise de 2500 francs étaient en outre 70% moins nombreuses à recevoir une prescription que celles ayant une franchise de 300 francs.

La durée du traitement dépasse 15 jours dans 80% des cas. Pour 40% des personnes ayant reçu au moins une prescription, plus de 90 doses thérapeutiques ont été administrées sur l'année. L'étude met également en évidence des disparités cantonales. Les prescriptions de somnifères sont nettement moins élevées dans les deux cantons alémaniques étudiés que dans les régions latines.

Les retraités valaisans ont ainsi une probabilité presque trois fois supérieure de se voir prescrire des benzodiazépines que leurs homologues argoviens. Les chercheurs expliquent cela par des différences culturelles.

Surconsommation

Considérant que l'utilisation des benzodiazépines n'est généralement pas recommandée au-delà de deux à quatre semaines de traitement, 16% des personnes âgées en Suisse sont potentiellement dans une situation de surconsommation, conclut l'étude.

Le conseil d'experts du Swiss Medical Board constate dans un communiqué que les recommandations des sociétés de discipline médicale "sont insuffisamment prises en considération dans la pratique". Addiction Suisse mettait déjà en garde en 2015 sur l'utilisation des benzodiazépines. Elle demandait aux médecins et pharmaciens de prévoir suffisamment tôt la fin du traitement avec les patients pour éviter l'accoutumance.

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