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Sida: la fin proche de la transmission mère/enfant

Selon l'UNICEF, la transmission VIH d'une mère à son enfant est en bonne voie pour être éradiquée totalement grâce aux efforts de traitement et de prévention.

15 juil. 2012, 09:31
sida

L'élimination de la transmission du VIH mère/enfant dans le monde est à "portée de main" et pourrait marquer un tournant dans l'épidémie de SIDA, estime Craig McClure, le directeur de la section VIH/SIDA de l'UNICEF. Ce dernier relève cependant que la prévention chez les adolescents est toujours problématique.

"Pour la première fois, nous sommes vraiment au début de la fin de l'épidémie", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l'AFP à Paris avant la prochaine conférence internationale sur le SIDA prévue du 22 au 27 juillet à Washington.

M. McClure fonde son optimisme sur l'élimination de la transmission du VIH par la mère à son enfant pendant la grossesse, au moment de l'accouchement ou pendant l'allaitement. Grâce aux efforts réalisés ces dernières années, les nouvelles infections mère/enfant ont diminué de près de la moitié entre 2003 (600'000 infections) et 2010 (390'000).

L'objectif fixé par l'UNICEF est ambitieux, mais "réalisable", selon M. McClure: réduire de 90% le nombre d'infections chez les nouveaux nés pour les porter à 40'000 en 2015 et diminuer de moitié la mortalité des mères liée au sida au cours de la même période.

Dans les pays riches, où les femmes enceintes ont déjà presque toutes accès au dépistage puis aux traitements si elles sont séropositives, la transmission du VIH mère/enfant n'existe pratiquement plus.

L'Afrique, continent le plus touché

La très grande majorité des nouvelles infections mère/enfant (90%) se produisent actuellement dans 22 pays dont 21 pays situés en Afrique sub-saharienne et en Inde, explique le spécialiste qui préconise diverses mesures pour enrayer le phénomène.

Parmi celles-ci, il cite la généralisation des tests de dépistage pour les femmes enceintes, des traitements plus simples (une seule pilule par jour), une meilleure prise en charge des femmes par les services locaux de santé et de nouvelles techniques de diagnostic.

Il propose également de généraliser les traitements antirétroviraux (ARV) à toutes les femmes séropositives de ces 22 pays, en supprimant la simple prophylaxie, préconisée jusqu'à présent par l'OMS, pour certaines d'entre elles. Les traitements sont pour l'instant pris en charge à 50% par des financements internationaux, avec des variantes selon les pays pouvant aller jusqu'à 100%.

En 2010, près de la moitié des séropositifs recensés dans le monde recevaient des traitements ARV, soit 6 millions de personnes, un chiffre qui devrait passer à 15 millions en 2015.

Sensibiliser les adolescents

"Les chiffres sont encourageants et le progrès continue" estime M. McClure, mais il reconnaît également que les enfants de moins de 15 ans sont pour l'instant moins bien lotis, avec seulement 25% d'enfants séropositifs traités. "Le diagnostic est plus compliqué, tout comme le traitement" a-t-il dit, en souhaitant davantage de recherche dans ce domaine.

Un autre point noir reste les adolescents, difficiles à sensibiliser aux mesures de prévention. "La prévention ne marche pas très bien" chez les 11 à 18 ans, a reconnu M. McClure, faisant état d'"une baisse modeste des nouvelles infections, de l'ordre de 12% seulement entre 2001 et 2009.

"L'éducation sexuelle dans les écoles est souvent dominée par des débats moralistes, ce qui ne facilite pas les choses", relève-t-il. Pour se faire dépister, encore beaucoup de pays réclament des adolescents qu'ils obtiennent l'autorisation de leurs parents.

Les adolescents les plus fréquemment infectés par le VIH sont globalement les jeunes hommes homosexuels et les drogués, avec une exception pour les pays d'Afrique australe où plus de 10% des jeunes filles de 11 à 16 ans sont déjà séropositives, soit nettement plus que les jeunes garçons de leur âge.

L'UNICEF réfléchit à de nouveaux programmes destinés aux adolescents et compte sur la conférence de Washington pour évoquer des projets pilotes et de nouvelles recherches dans ce domaine, ajoute M. Mc Clure.

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