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Santé: supprimer les matières plastiques dans le ménage apporte peu

Une étude réalisée par des médecins autrichiens a démontré que vivre sans aucune matière plastique dans son environnement domestique ne modifie pas véritablement la charge en toxines dans le corps humain.

21 juil. 2016, 17:17
Au bout de deux mois de ce régime, les médecins de l'Université de Vienne ont mesuré dans l'urine des participants quatorze métabolites des phtalates ou du bisphénol A, soupçonnés d'être des perturbateurs endocriniens.

Supprimer drastiquement les matières plastiques dans son environnement domestique ne réduit pas la charge en toxines dans l'organisme de manière significative. C'est le constat de médecins autrichiens qui ont suivi une famille ayant fait ce test pendant plusieurs mois.

A partir de novembre 2009, la famille K., comptant cinq personnes, a supprimé radicalement tout élément en matière synthétique de son domicile, une expérience présentée comme unique au monde. Les accessoires de la vie quotidienne ont tous été remplacés par des alternatives, la brosse à dents par exemple par un modèle en bois avec poils de porc.

Les intéressés faisaient également attention à ne pas manger de produits issus de barquettes ou d'emballages en matière plastique, selon ces travaux publiés dans la revue Environmental Research.

Au bout de deux mois de ce régime, les médecins de l'Université de Vienne ont mesuré dans l'urine des participants quatorze métabolites des phtalates ou du bisphénol A, soupçonnés d'être des perturbateurs endocriniens. Ils ont comparé ces relevés avec des échantillons recueillis avant l'expérience.

Aucune chance d'y échapper

Résultats: malgré leurs efforts, une certaine charge persistait dans l'organisme des participants, et les effets sur la santé sont jugés plutôt faibles. Pour Hans-Peter Hutter, de l'Institut d'hygiène environnementale, "l'expérience montre que nous n'avons aucune chance d'y échapper". La lutte contre ces substances potentiellement suspectes doit donc se faire au niveau politique, estiment les médecins.

Selon eux, la charge cumulée engendrée est élevée: aux phtalates couramment utilisés comme assouplissants des matières plastiques s'ajoutent en effet les polybromodiphényléthers employés par exemple pour ignifuger les textiles, les nonylphénols présents dans les cosmétiques et les détergents, notamment, et le bisphénol A qui sert à fabriquer des plastiques ou des résines époxydes.

Même à très faible concentration, ces substances sont susceptibles de perturber des processus biologiques essentiels comme l'activité enzymatique ou le système hormonal, soulignent les scientifiques.

La famille en question faisait partie d'un groupe sensibilisé à cette problématique et menant un style de vie plutôt sain. Le fait qu'il n'ait pas été possible d'abaisser davantage les taux de toxines dans leur organisme montre à quel point ces dernières sont omniprésentes, selon ces chercheurs.

 

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