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Une crème dessert peut-elle attirer 300'000 Israéliens à Berlin ?

Et si le prix d'une crème au chocolat pouvait être une raison d'émigrer ? Un Israélien séduit par le prix d'un dessert en Allemagne a en tout cas appelé ses compatriotes à émigrer via Facebook. Le succès de son appel relance le débat sur le prix de la vie en Israël.

17 oct. 2014, 22:25
L'objet du débat.

Une sorte de flan au chocolat couronné d'un peu de crème, le tout pour 19 centimes d'euro. S'agit-il là d'une bonne raison pour quitter son pays natal ? La question mérite d'être posée puisqu'un ticket de caisse d'un supermarché berlinois montrant le prix de ce dessert est devenu, en quelques heures seulement, un succès auprès de dizaines de milliers d'utilisateurs de Facebook israéliens. 

Selon le ''Courrier International'', tout a commencé le 29 septembre dernier, quand un jeune Israélien résidant dans la capitale allemande a publié ce cliché sur sa page Facebook. Puis il a créé la page ''Olim le Berlin'', où il appelle ses compatriotes restés au pays à fuir la vie chère pour venir s'installer en Allemagne. Avec l'argument suivant: le petit pot au chocolat Milky vaut trois fois plus cher à Tel Aviv qu'à Berlin. Le tout accompagné d'un reçu démontrant qu'il est bien possible d'acquérir un flan, une escalope milanaise, du jus d'orange, des pâtes, du pain, des œufs, du lait et du fromage pour 16, ce qui a relancé le vieux débat sur la vie chère en Israël.

La page "Olim le Berlin" a rapidement connu un grand succès un Israël. "Non seulement le post Facebook a rencontré un succès unanime, mais il a été suivi par des centaines de messages similaires d'Israéliens qui se plaignaient des disparités (entre les deux pays)", explique le quotidien israélien Ha'Aretz, lequel ajoute que, dans l'Etat hébreu, aucune voix ou presque n'a condamné cet appel du jeune Israélien exilé. L'initiative a rencontré un tel succès qu'elle a poussé le ministre israélien des Finances à faire davantage d'efforts pour contrôler les prix, ajoute le journal. 

Objectif: 300'000 émigrants

En Allemagne, la Süddeutsche Zeitung consacre ce vendredi 17 octobre une pleine page au mystérieux inconnu, qu'elle appelle par un nom fictif : Tal Levy. "Ses deux meilleurs amis et ses parents sont les seuls à savoir que c'est lui l'auteur de la page ''Olim le Berlin'' qui a fait enrager les réseaux sociaux israéliens", rapporte le quotidien de Munich. Mais pourquoi donc ? Tout d'abord parce qu'"Olim le Berlin" est un jeu de mots "gonflé", écrit la Süddeutsche, "olim" se traduisant par "monter", expression habituellement utilisée pour le voyage inverse, celui qui mène les Juifs en Israël. "Monter" à Berlin, la ville où a été orchestrée la Shoah, a inévitablement créé la polémique sur Facebook.

Ensuite parce que 18'000 Israéliens ont rejoint la page Facebook et que Tal Lévy a un but bien précis: "Je veux que 300'000 Israéliens émigrent en Allemagne. C'est à ce moment que Nétanyahou se réveillera – 300'000 Israéliens, ce sont 300'000 contribuables de moins. Les hommes politiques ne réagissent que quand ils manquent d'argent", explique-t-il. 

Pour information, Israël est l'un des pays les plus riches du monde, mais 20% de ses habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté, toujours selon la Süddeutsche Zeitung. "Les salaires sont bas – malgré le bon niveau de l'éducation –, le coût de la vie est horriblement élevé. Les Israéliens financent leurs voitures, leur nourriture et leurs vacances par des crédits." Après d'importantes manifestations contre le coût de la vie il y a de cela maintenant trois ans, la population attend toujours une réaction de son gouvernement.

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