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Une équipe suédoise greffe une veine préalablement "personnalisée"

Après avoir utilisé des cellules souches d'une patiente, des chercheurs suédois lui greffent une veine "personnalisée".

14 juin 2012, 06:48
Une équipe suédoise a réalisé avec succès la greffe pionnière d'une veine préalablement "personnalisée", selon un article publié jeudi dans "The Lancet". Ils ont utilisé pour cela des cellules souches de la patiente greffée.

Une équipe suédoise a réalisé avec succès la greffe pionnière d'une veine préalablement "personnalisée", selon un article publié jeudi dans "The Lancet". Ils ont utilisé pour cela des cellules souches de la patiente greffée.

Pour cette première, un segment de neuf centimètres de veine iliaque, prélevé sur un donneur mort, a été préparé en retirant toutes ses cellules pour ne laisser qu'un tube constitué d'un canevas de protéines. Ensuite, des cellules souches provenant de la moelle osseuse de la fillette de dix ans devant être greffée, ont été ensemencées sur ce canevas.

Deux semaines après, ce greffon a été implanté pour réaliser un pontage sur la jeune patiente qui souffrait d'une obstruction de la veine porte qui conduit le sang des organes digestifs vers le foie pour une détoxification.

Cette procédure, même si elle est coûteuse et relativement longue à mettre en place, offre l'avantage pour le receveur de ne pas requérir de traitement immuno-suppresseur. Ce traitement, à vie, accompagne normalement toute allogreffe afin d'éviter le phénomène de rejet du greffon.

Deuxième greffe

L'équipe suédoise de l'Université de Göteborg qui a réalisé l'intervention, a cependant dû réaliser une seconde greffe sur la même fillette, un an après, en utilisant la même technique en raison d'un rétrécissement du premier greffon.

"La patiente se porte bien depuis et est capable de réaliser des marches de plus en plus longues de deux à trois kilomètres ainsi que des exercices légers de gymnastique", selon un communiqué du "Lancet".

"De manière notable, elle n'a développé aucun anticorps contre le greffon alors qu'elle ne suit aucun traitement immuno-suppresseur", poursuit le communiqué.

Valider la piste

Cette technique a permis d'éviter à la jeune patiente le "traumatisme" d'un prélèvement de veine propre pour réaliser le "bypass", expliquent dans un commentaire deux chercheurs de l'University College de Londres, Martin Birchall et George Hamilton.

Mais le coût élevé et le temps requis pour préparer les greffons constituent un frein au développement rapide de ce type de traitement. De plus, des essais cliniques complets sont encore nécessaires pour valider la piste, selon ces deux chercheurs.

L'annonce vient confirmer l'intérêt thérapeutique des cellules souches. En novembre, une autre équipe suédoise, conduite par le Pr Paolo Macchiarini, avait annoncé le succès d'une greffe de trachée, cette fois faite d'une matière artificielle, mais aussi recouverte de cellules souches du patient greffé.

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